NICOSIE (TAP) - Au moins dix militaires et membres des forces de sécurité syriennes ont été tués dans un accrochage avec des déserteurs vendredi soir à Deir Ezzor (est), où un civil a également péri, a affirmé samedi l'Organisation syrienne des droits de l'Homme (OSDH). Cette ONG basée à Londres précise que trois déserteurs ont été blessés, dont un grièvement, dans ces affrontements. Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières contre les forces gouvernementales avec celle de jeudi contre six pilotes. Par ailleurs, selon l'OSDH, un civil a été tué samedi à l'aube dans le quartier d'al-Matar de Deir Ezzor par des tirs des forces de sécurité lors d'une perquisition. Vendredi, des milliers de Syriens ont manifesté pour apporter leur soutien aux déserteurs de l'armée et demander à l'Armée syrienne libre (ASL) qu'elle "protège la révolution pacifique". L'ASL, dont le chef Riad al-Assaad est basé en Turquie, a revendiqué une série d'attaques contre l'armée, dont celle de jeudi contre les six pilotes. Dans un rare communiqué, le commandement de l'armée avait confirmé leur mort, accusant "une bande terroriste armée d'avoir (...) assassiné six pilotes, un officier et trois sous-officiers du génie militaire travaillant sur une base aérienne". La multiplication des accrochages armés entre déserteurs et forces gouvernementales soulève les craintes de voir la Syrie sombrer dans la guerre civile. Les ministres des Finances arabes doivent se réunir samedi au Caire pour discuter de la mise en place de sanctions économiques contre le régime du président Bachar Al-Assad qui reste sourd aux appels de la Ligue arabe de cesser la répression et d'accepter des observateurs dans le pays.