LE KEF (TAP)- Le tribunal militaire permanent de première instance du Kef a poursuivi, lundi, l'examen de "l'affaire des martyrs de Talla et de Kasserine", martyrs tombés lors de la révolution de la liberté et de la dignité. Trois accusés en état de liberté sur un total de huit ont été interrogés au cours de cette audience, alors que les cinq autres étaient absents. Il s'agit de l'ancien chef du district de la sécurité de Kasserine, Houcine Zitoune, de l'officier des unités d'intervention, Mohamed Ben Houla, et du directeur général au ministère de l'Intérieur, Moncef Krifa, qui ont été inculpés pour homicide volontaire avec préméditation, pour participation à des homicides et pour tentative de meurtre avec préméditation. Dans ses réponses, l'accusé Moncef Krifa a rappelé avoir été nommé, le 9 janvier 2011, par Jalel Boudriga, ancien directeur général des unités d'intervention, pour relever le moral des agents, surtout que nombreux d'entre eux ont été blessés ou étaient en état de pression, ce qui avait provoqué un état d'hésitation qui nécessitait davantage d'encadrement dans les casernes et au sein des unités sécuritaires. Il a ajouté qu'il avait été écarté de la direction de lutte contre le terrorisme et "mis au frigo", loin de toute action sur le terrain. L'accusé a affirmé avoir passé la plus grande partie de son temps de travail dans les casernes et qu'il allait, parfois, au siège du district de la sécurité à Kasserine. Il a, en outre, affirmé que le nombre important d'agents, estimé à 700 à Kasserine, a nécessité l'existence d'une direction pour la coordination. Il a souligné que Khaled Ben Saïd, ancien directeur à la direction de la lutte contre le terrorisme était en contact avec l'ancien ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem et l'ancien directeur général de la sécurité, Ahmed Tiouri. Il a, dans ce sens, nié connaître l'identité de la personne qui avait ordonné d'ouvrir le feu sur les manifestants, d'autant plus que les ordres provenaient de la direction centrale.