TUNIS (TAP) - La salle de cinéma Le Mondial à Tunis a abrité, mercredi, une projection pour la presse du documentaire de 52 mn ''Waya Rayé'' la première œuvre professionnelle de Issam Saïdi, en présence de représentants des médias, d'artistes et de professionnels du secteur. Ce roadmovie documentaire plutôt lent avec certaines scènes qui s'étirent, porte sur le rêve de Habib Jouini, grand joueur de Gombri (genre de guitare à trois cordes) qui souhaite visiter Tombouctou (Mali), la ville dont son ancêtre paternel est originaire. Puis un jour, il est invité à participer à une manifestation artistique à Dakar (Sénégal), pas loin de ses racines, et de la ville de ses rêves, à laquelle il s'y rend par avion. A l'île de Gorée (Sénégal), l'on découvre à travers le regard de cet homme, la prison des esclaves par où hommes, femmes et enfants étaient déportés pour être vendus, mais son rêve d'atteindre la ville si chère à son cœur n'est pas réalisé. ''Faute de moyens'' déclare le réalisateur, ce sera la suite de ce documentaire. ''J'ai voulu rendre hommage à ce grand maître du Gombri, artiste de 65 ans, qui est fier de ses origines noires africaines, et du stambali, genre musical essentiel dans les rituels sacrés de la communauté noire en Tunisie'' ajoute-t-il. ''L'idée de ce film m'est venue alors que j'assistais à un concert de musique spirituelle et rythmique à Tunis. J'ai remarqué pour la première fois l'originalité et l'authenticité d'une personne et d'une musique qui viennent de loin'' souligne ce réalisateur de 28 ans. Habib Jouini dit que le parrain de sa communauté s'appelait Barnaoui Tombouctaoui et que son père lui confirmait que cette communauté était venue de KABARA (Mali). ''En écoutant cet homme, j'ai compris l'urgence de fouiller dans les archives de l'histoire plurielle de la Tunisie et de rendre hommage à cet homme, à son patrimoine et à ses racines'', a-t-il conclu.