ADEN (Yémen) (TAP) - Un homme a été tué par l'explosion de la bombe qu'il était en train de placer mardi à l'aube dans un bureau électoral à Aden, principale ville du sud du Yémen, a indiqué un responsable yéménite. Il s'agit du premier attentat contre un bureau électoral à l'approche de l'élection présidentielle du 21 février. Selon le responsable qui a requis l'anonymat, "un inconnu a tenté de placer une bombe dans un bureau électoral situé dans le bâtiment de l'académie des Beaux-Arts à Crater", un quartier d'Aden, mais la bombe a explosé alors qu'il la manipulait, le tuant sur le coup. L'identité de la victime était inconnue, a-t-il indiqué, tout en rappelant que "le courant radical au sein du Mouvement sudiste a appelé à empêcher la tenue de l'élection dans le sud". Le Mouvement sudiste (séparatiste) mène activement campagne pour le boycott de la présidentielle à laquelle le vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, est l'unique candidat en vertu d'un accord prévoyant le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh. Le secrétaire général du Haut conseil du Mouvement sudiste, Qassem Askar, avait déclaré que le Mouvement avait pris la décision d'empêcher la tenue de l'élection présidentielle dans les régions du sud du pays, car ce scrutin "consacre l'occupation" par les nordistes. Deux partisans du mouvement séparatiste avaient été tués jeudi dernier par la police qui avait tiré sur une manifestation contre l'élection présidentielle dans la ville de Daleh, au nord d'Aden. Des milliers d'électeurs avaient brrlé leurs cartes électorales au cours des dernières semaines à l'appel du Mouvement sudiste dans les régions du sud du Yémen, qui formaient un Etat indépendant jusqu'en 1990. Le 5 février, deux partisans du Mouvement sudiste avaient été tués et sept autres blessés à Moukalla, dans la province du Hadramout (sud-est), lorsque les forces de sécurité étaient intervenues pour faire évacuer un poste de police occupé depuis l'aube par des activistes sudistes opposés à l'élection. M. Hadi doit succéder à M. Saleh pour un mandat de deux ans, en vertu d'un accord conclu le 23 novembre à Ryad après une crise de 11 mois.