TUNIS (TAP) - L'Instance Nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC) a adressé, samedi, au Président de la République, au Président de l'Assemblée Nationale Constituante, au Chef du Gouvernement et au Secrétaire Général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), une lettre dans laquelle elle critique certains aspects du procès verbal de la réunion de la Commission centrale de conciliation, relative à l'indépendance de l'Etablissement de la Télévision Tunisienne. Dans cette lettre dont copie est parvenue à l'Agence TAP, l'INRIC salue tous les efforts visant à assainir le climat social et professionnel et à régler les problèmes en suspens au sein des entreprises publiques de presse, en vue de conforter leur indépendance. Considère que le fait d'admettre le principe de l'indépendance de la télévision tunisienne, en tant que média public au service exclusif du citoyen, et de consigner ce principe dans la législation, est un acquis majeur. Mais, estime que la composition proposée du conseil d'administration de l'Etablissement de la Télévision Tunisienne ''se distingue par son déséquilibre. Ce sont, en effet, les pouvoirs publics qui désignent la majorité des membres du conseil d'administration, ce qui implique une mainmise totale de ces pouvoirs sur l'entreprise et une aliénation de son indépendance et de l'autonomie de sa décision, de ses orientations et de sa ligne éditoriale''. L'INRIC s'étonne aussi qu'aucune mention n'ait été faite, dans le procès-verbal, des décrets-lois n° 115 et 116, publiés le 2 novembre 2011, ni du rôle de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) qui devrait être mise en place dans les meilleurs délais pour combler le vide juridique et institutionnel et garantir l'indépendance effective des entreprises médiatiques et des établissements audiovisuels publics en particulier, et ce à l'image des instances de régulation existantes dans les pays démocratiques ou dans ceux ayant connu une transition vers la démocratie durant les vingt dernières années. Rappelons que la réunion de la Commission centrale de conciliation, tenue le 6 mars 2012 au siège du ministère des Affaires sociales, sous la présidence de Kamel Omrane, directeur général de l'inspection du travail, a été consacrée à l'examen des revendications professionnelles des agents de l'Etablissement de la Télévision Tunisienne relatives à l'indépendance de cet établissement et à la composition de son conseil d'administration. Elle a débouché sur un accord qui a été signé, notamment, par: * Ridha Kazdaghli, conseiller auprès du Chef du gouvernement, chargé de l'information et de la communication * Adnen Khedher, Président Directeur Général de l'Etablissement de la Télévision Tunisienne * Sami Tahri, Secrétaire général adjoint de l'UGTT, chargé de l'information * Noureddine Taboubi, secrétaire général adjoint de l'UGTT, chargé du règlement intérieur * Des représentants de l'Union Régionale du Travail de Tunis, du syndicat général de la culture et de l'information et des syndicats de base de la télévision tunisienne relevant de l'UGTT.