TUNIS (Rédaction TAP) - Une conférence intitulée "Appel de la Nation" se tiendra samedi 24 mars prochain à Monastir. L'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi prendra part à cette manifestation. Organisée par l'Association nationale de la pensée bourguibienne, cette conférence sera une occasion au cours de laquelle des milliers de participants (selon les organisateurs) discuteront des perspectives de "la Tunisie de demain", a indiqué le président de l'Association Mohamed Braik Hamrouni joint au téléphone par la TAP. Quelque 52 partis appartenant à la mouvance centriste, libérale et de gauche, aux côtés de 525 associations, de nombreux hommes d'affaires et de personnalités nationales indépendantes ont confirmé leur participation à cet évènement, a précisé M. Hamrouni. Le choix de Monastir pour abriter cette rencontre revêt une dimension symbolique puisqu'elle fut la ville où s'est déclenché le mouvement national, a souligné le président de l'Association de la pensée bourguibienne qui a annoncé l'organisation, à l'initiative des sections régionales de son association, de rencontres similaires dans d'autres régions du pays. L'organisation de cette conférence vise à rapprocher les vues entre les partis et les composantes de la société civile "sans exclusion" et à mettre fin à l'atomisation de la scène politique afin de se concentrer sur l'avenir du pays aux plans politique, économique et social, a-t-il relevé. Il convient de noter que Béji Caïd Essebsi a rencontré mercredi 14 mars à Tunis plusieurs personnalités nationales dont des ministres de l'ancien gouvernement. Ont également pris part à cette réunion plusieurs responsables de partis politiques représentant notamment le Parti démocrate progressiste (PDP), Afek Tounès, le Mouvement Ettajdid et le Parti du travail tunisien (PTT). Le coordinateur général du Mouvement Ettajdid Boujemaa Remili, a indiqué, vendredi, à la TAP que cette réunion qui était selon lui "informelle" et de "concertation" a été l'occasion d'échanger les vues sur la situation politique dans le pays et d'examiner "les perspectives d'organiser une conférence nationale pour réfléchir sur les moyens d'assurer la réussite du processus démocratique en Tunisie". Cette réunion a également examiné plusieurs questions d'actualité nationale dont la situation économique, la liberté des médias et les accusations de complot menées contre plusieurs acteurs de la vie politique, a-t-il précisé. M. Remili a nié l'existence d'une relation quelconque entre la conférence qui aura lieu samedi 24 mars prochain à Monastir et celle tenue mercredi dernier à Tunis. Le 26 janvier 2012, date symbolique de la grève générale du "jeudi noir" qui avait été marquée par de violents incidents en janvier 1978 à Tunis, Caïd Essebsi avait rendu public une Déclaration qui a suscité de nombreuses réactions. Il s'agit d'un appel aux forces politiques et intellectuelles nationales pour "se rassembler autour d'une alternative à même de consolider l'équilibre politique et de garantir l'alternance pacifique". En réaction à cette initiative, neuf partis ont publié un communiqué appelant à des concertations entre les forces centristes pour la formation d' "un front capable de maintenir l'équilibre requis et l'alternance pacifique au pouvoir", dont notamment "El Watan" de Mohamed Jegham, le Parti libre du Destour tunisien de Abdelmajid Chaker, le Parti de l'avenir de Mohamed Sahbi Basli et le Mouvement de la Tunisie nouvelle de Mustapha Masmoudi. D'autres initiatives de fusion entre forces démocratiques centristes sont en cours de formation en Tunisie. Il s'agit du congrès unificateur entre le PDP, Afek Tounès et le parti Républicain prévu initialement pour les 17, 18, 19 mars courant, et finalement reporté aux 7, 8 et 9 avril prochain "en prévision du parachèvement des préparatifs du congrès". Une autre initiative de fusion est en cours de finalisation entre "Ettajdid", le PTT et les indépendants du Pôle démocratique moderniste (PDM). Des discussions ont été engagées entre les responsables politiques de ces deux dernières initiatives en vue de constituer un parti unifié regroupant toutes "les forces progressistes au sein d'une même formation". D'aucuns estiment qu'une fois ces deux initiatives prennent forme, rien n'exclut qu'elles rejoindront celle de Béji Caïd Essebsi.