Tweet Share BIZERTE (TAP) - La terrible prison d'Ennadhour de Bizerte a ouvert dimanche ses portes aux journalistes, défenseurs des droits humains et à d'anciens prisonniers politiques islamistes, youssefistes et de gauche. La prison d'Ennadhour, dont les cellules sont des cavités sombres et humides creusées dans la pierre à deux mètres du sol, sera transformée en un musée national, avait annoncé le ministère de la Justice. Ce lieu de détention, qui rappelle de tristes souvenirs, "a permis durant plus d'un demi siècle, à des Tunisiens, quelque soit leurs appartenances politiques et régionales, de s'unir face à la dictature", a soutenu le ministre de la Justice Nourreddine B'hiri qui accompagnait les visiteurs. "Cette prison témoigne de l'échec du régime politique dans ses rapports avec le citoyen depuis l'indépendance et jusqu'à la révolution du 14 janvier", a-t-il estimé. La révolution tunisienne, a encore dit M. B'hiri, est venue réhabiliter les martyrs et les prisonniers d'opinion qui ont contribué par leur lutte à accomplir la révolution, dont ceux de la prison d'Ennadhour, a-t-il dit, estimant que la décision de transformer cette prison en un musée national témoigne "d'une volonté politique de rompre avec la dictature et le terrorisme". Une conférence nationale se tiendra prochainement avec la participation d'experts et de composantes de la société civile pour discuter de ce projet. D'anciens détenus, parmi les visiteurs, ont demandé la réhabilitation des martyrs et des prisonniers d'opinion youssefistes, de remettre les corps des martyrs à leurs familles et de leur donner les dédommagements auxquels ils ont droit. Ils ont aussi demandé l'accélération de la publication de la loi d'amnistie générale. D'autres défenseurs des droits humains et d'anciens détenus ont proposé l'organisation d'une exposition de photos des anciens prisonniers politiques d'Ennadhour et l'ouverture des archives qui reflètent la qualité des rapports qu'entretenait le régime avec ses opposants. Tweet Share Précédent Suivant