TUNIS, 13 mai 2010 (TAP) - Quel environnement institutionnel pour la micro-finance? est le thème d'un atelier de travail qui a eu lieu, jeudi, à Tunis, au siège de l'Institut arabe des chefs d'entreprise, à l'initiative de l'organisation Enda inter-arabe d'appui aux micro-entrepreneurs et en collaboration avec l'Agence francaise de développement. Cette rencontre a été organisée à l'occasion du 20e anniversaire d'Enda inter-arabe. Les participants ont mis en évidence l'importance d'une réglementation qui tienne compte des spécificités de la micro-finance, en tant que domaine à part entière dans le secteur financier ayant sa place dans les stratégies de développement. La micro-finance englobe, en plus des micro-crédits, les assurances, l'épargne et les petits paiements. Une réglementation appropriée de la micro-finance est de nature à garantir la pérennité de l'institution et à lui permettre de mieux cibler les populations qui ne peuvent pas accéder aux crédits bancaires classiques. L'Amérique latine offre un exemple réussi dans ce sens, a expliqué, M. Mohamed Zmandar, directeur chargé des crédits à Enda inter-arabe. Actuellement Enda, comme plusieurs institutions similaires de par le monde, ambitionne de diversifier ses produits et d'élargir ses activités à de nouveaux services financiers, à même de renforcer son autosuffisance. Enda inter-arabe est une ONG internationale qui a pour mission d'apporter son soutien aux micro-entrepreneurs exclus du système bancaire traditionnel et ce, par l'octroi de micro-crédits sans garanties concrètes. Le taux de remboursement des crédits s'élève aujourd'hui à 99 pc, des chiffres supérieurs à ceux enregistrés par les banques. Enda offre, aussi, des services d'appui comme la formation, l'encadrement et l'organisation de foires commerciales au profit de ses clients. Grâce à sa politique d'écoute et de proximité, Enda offre des produits souples adaptés aux besoins des micro-entrepreneurs. Les prêts accordés se situent entre 150 dinars et 5 mille dinars. Depuis sa création en 1990, Enda inter-arabe a permis la création de 18 mille sources de revenu. Elle emploie, actuellement, quelque 750 jeunes dont 86 pc de cadres. Ce nombre est appelé à augmenter pour atteindre 1300 en 2012, dont 90 pc de diplômés de l'enseignement supérieur. Des juristes et des experts de la micro-finance de Tunisie et de l'étranger ont pris part à la rencontre.