SAN CRISTOBAL, (Venezuela), 27 juil 2010 (TAP) - Le Venezuela a annoncé lundi avoir déployé de nouveaux soldats à la frontière colombienne, quatre jours après avoir rompu les relations diplomatiques avec Bogota. Le président vénézuélien Hugo Chavez avait pris cette mesure jeudi afin de protester contre les accusations de la Colombie, qui affirme que Caracas abrite sur son territoire des rebelles colombiens des Farc. Pour Chavez, il ne s'agit là que d'un "canular" et d'une excuse pour préparer une invasion de son pays avec le soutien des Etats-Unis. Lundi, Washington a assuré n'avoir aucune intention de lancer des opérations militaires contre le Venezuela. Un millier de soldats de la Garde nationale vénézuélienne sont arrivés ce week-end à la frontière colombienne, longue de 2.200 km, a indiqué Franklin Marquez, l'un des commandants militaires dans la région. "Nous avons reçu des renforts de 980 à 1.000 soldats pour protéger la frontière, mais il n'y a aucune opération inhabituelle. Nous restons en alerte", a-t-il indiqué. La région frontalière est calme depuis la rupture des relations diplomatiques, et les analystes estiment qu'un conflit est improbable. Les Etats-Unis ont appelé Chavez à répondre aux accusations de la Colombie. "Nous n'avons aucune intention de lancer une action militaire contre le Venezuela. Au lieu de se donner des airs, il serait bien plus constructif de la part du Venezuela de répondre directement à ces questions", a déclaré lundi Phillip Crowley, porte-parole du département d'Etat. José Rozo, président d'une organisation patronale de l'Etat vénézuélien de Tachira, frontalier de la Colombie, a indiqué que le commerce transfrontalier avait chuté de 60 pc depuis trois jours dans certaines villes. Cesar Perez Vivas, gouverneur de l'Etat de Tachira et adversaire politique d'Hugo Chavez, a de son côté estimé que "la hausse des effectifs militaires à la frontière ne se justifie pas, elle ne fait que nuire aux habitants". "Selon certains rapports, 20.000 emplois ont été perdus à cause de la rupture des relations avec la Colombie", a-t-il ajouté. L'ambassadeur vénézuélien aux nations unies, Jorge Valero, a annoncé avoir rejeté l'offre de médiation proposée par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. "Nous avons dit que ces questions lamentables devaient être résolues de façon bilatérale", a-t-il dit.