LA KASBAH, 27 jan 2011 (TAP) - Plusieurs centaines de manifestants continuent, jeudi, le sit-in commencé, dimanche soir, devant le siège du gouvernement à la Kasbah, bravant pluies et froid, pour réclamer la chute du gouvernement d'Union Nationale. Des manifestants, qui faisaient sécher matelas et couvertures trompés par la pluie de la nuit dernière et qui nettoyaient l'esplanade, ont été surpris de nouveau par le mauvais temps. Ils tentaient de se protéger qui par des parapluies, qui par des tentes, qui sous une bâche géante. Au moins une dizaine de personnes continuent la grève de la faim. "Seule la chute du gouvernement provisoire arrêtera notre action", ont-ils dit. Un manifestant, venu d'Allemagne pour participer au sit-in, a déclaré à l'agence Tunis Afrique Presse "je ne pouvais pas ne pas participer à cet événement historique" précisant qu'il n'est pas venu seul mais avec des amis allemands solidaires de sa cause. "Aujourd'hui je suis de nouveau fier d'être tunisien et du drapeau national qui est redevenu le drapeau de tous les tunisiens". Un professeur d'anglais venu d'El Hamma a déclaré qu'il était là pour dénoncer "le régionalisme" dont était coupable l'ancien régime. "La Tunisie ne s'arrête pas aux régions côtières. Il est temps de le comprendre", a-t-il déclaré. Un grand nombre d'étudiants de la Faculté de droit de Tunis, de la Faculté des sciences de Tunis et de l'Ecole nationale des ingénieurs tunisiens ont rejoint le sit-in "pour exprimer leur solidarité avec ses revendications". Les étudiants affirment avoir d'abord été empêchés de rejoindre le sit-in par des barrages de sécurité qui bloquaient l'accès à la Kasbah, côté Boulevard 9 avril, avant d'être autorisés à atteindre leur destination par la rue Bab Bnet. Au sujet des affrontements et des incidents constatés, mercredi, les versions divergent. Les forces de l'ordre ont fait part "de débordements" des manifestants qui se seraient attaqués à eux "tuant un policier et blessant un autre". Ils ont signalé, par ailleurs, que des manifestants auraient "souillé" la mosquée sise à côté de l'hôpital Aziza Othmana. Les manifestants, eux, rapportent une autre version des faits. Des personnes "étrangères au rassemblement" se seraient infiltrées parmi eux provoquant, tantôt les forces de l'ordre tantôt les manifestants eux-mêmes, pour semer la pagaille et nuire à l'image des manifestants. Des avocats présents sur place relatent la même version des faits, déjà étayée par un communiqué de l'ordre des avocats, rendu public mercredi.