MILAN (Italie), 2 mars 2011 (TAP) - Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a indiqué mercredi que l'Italie avait décidé de mettre en oeuvre les sanctions adoptées par l'ONU et l'Union Européenne prévoyant un gel des avoirs de Mouammar Kadhafi et certains de ses proches. Le ministre a en revanche indiqué qu'une décision sur d'éventuelles sanctions supplémentaires, comme le gel des participations détenues par la Libye dans des entreprises italiennes, relevait du ministre de l'Economie qui n'a pas encore pris de décision à ce sujet. "Nous avons décidé de mettre en oeuvre intégralement les résolutions de l'ONU et de l'Union Européenne qui parlent d'un gel des biens personnels (de Mouammar Kadhafi) et des biens de la famille Kadhafi", a déclaré M. Frattini sur la chaîne de télévision Sky TG24. "L'Italie, la France, l'Allemagne, l'Espagne, tous les pays européens avec qui nous avons parlé l'ont fait", a-t-il ajouté. En revanche, une éventuelle décision sur des sanctions supplémentaires dont un gel des participations détenues par la Libye dans des entreprises italiennes, revient au ministre de l'Economie Giulio Tremonti, a souligné M.Frattini. "Si l'on veut introduire d'autres formes de sanctions au niveau bilatéral ou unilatéral, cela dépend de l'autorité du ministère de l'Economie, et donc en Italie du ministre Tremonti, qui pourra évaluer si et comment agir, j'imagine en contact avec ses collègues de l'Union européenne", a-t-il indiqué. "Ce ne sont pas des mesures qui s'adoptent habituelle-ment unilatéralement", a-t-il dit. Le gouvernement italien envisage de geler ces participations afin d'empêcher au régime libyen de les vendre pour disposer d'argent frais. Une réunion d'experts s'est tenue mardi mais le gouvernement n'a pas encore pris de décision à ce sujet. La Banque d'Italie a demandé de son côté aux banques italiennes de signaler toute opération financière "suspecte" effectuée par les membres de la famille Kadhafi et les entités liées au régime. L'Union européenne, qui a annoncé lundi un premier train de sanctions contre Kadhafi et certains de ses proches après l'adoption samedi de sanctions par les Nations Unies, étudie aussi le gel des avoirs de sociétés libyennes liées au régime. La Grande-Bretagne a déjà gelé de son côté la part de 3,27pc du groupe Pearson, numéro un mondial de l'édition scolaire et éditeur du Financial Times, détenue par le fonds souverain libyen. La valeur des participations détenues par la Libye dans des groupes italiens s'élèverait à 3,6 milliards d'euros, selon le quotidien Il Sole 24 Ore. Tripoli est le premier actionnaire d'UniCredit,première banque du pays, avec 7,5pc, et détient par ailleurs 2,01 pc du groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica ou 7,5 pc du club de football de la Juventus de Turin. La Libye détiendrait également environ 0,5 pc du groupe pétrolier ENI.