BIZERTE, 4 mars 2011 (TAP) - Plusieurs facteurs naturels et humains ainsi que des accumulations de longues années d'oubli ont entravé le processus de développement dans la délégation de Joumine. Située à plus de 80 km à l'est de Bizerte, la localité de Joumine est incontestablement, la zone où l'on enregistre les plus bas indicateurs de développement humain et économique. Les établissements administratifs et éducatifs comme le siège de la délégation, le poste de la garde nationale, la cellule de vulgarisation agricole, le centre de la santé de base, le bureau de la poste, le lycée secondaire et le collège sont concentrés dans les localités de Saman et Bezina. Le paysage change complètement dans le reste des bourgades à l'instar de Chenana, Touanjya, Ouled Ghanem, Kef Ghrab, Bni Draj, Bni Aram, Tahent et autres agglomérations rurales situées en haut des collines et à proximité des points d'eau. Les signes de pauvreté sont perceptibles. Ils touchent à toutes les dimensions de la vie quotidienne, infrastructure, commodités de base, logements, attitude vestimentaire.. Emprunter chaque jours les pistes étroites et sinueuses souvent coupées à cause des crues débordant des oueds pour joindre les écoles et divers services publics, constitue un véritable défi pour les habitants de ces zones enclavées. A Joumine, les jeunes chômeurs se rassemblent devant les épiceries pour jouer aux cartes ou se relayer dans la lecture d'un vieux journal. D'autres débattent des questions de l'heure. Ils se disent aujourd'hui optimistes et ont confiance en l'avenir à la faveur de la révolution tunisienne. Pour les habitants de Joumine, redonner vie à l'office de développement sylvo-pastoral du Nord-ouest est l'une des priorités de la période à venir. Au cours des premières années de sa création, cette structure, ont ils rappelé, a joué un rôle clé dans l'amélioration de l'infrastructure et des équipements collectifs, le développement de l'agriculture et la création de postes d'emploi réguliers et saisonniers. Un rôle qui s'est amenuisé au fil des temps. Des jeunes de Joumine réclament la mise en place d'un programme cohérent de développement de l'infrastructure routière, de consolidation des équipements collectifs et d'extension des réseaux d'éclairage public et d'alimentation en eau potable. Ils suggèrent la création d'une cité des métiers pour mettre en valeur le riche patrimoine que recèle le village.