SANAA, 13 mars 2011 (TAP) - Quatre personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées samedi au Yémen lors d'affrontements qui ont été parmi les plus violents entre policiers et manifestants antigouvernementaux depuis le début de la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh. Un homme a été tué par balles dans la ville portuaire d'Aden, deux autres ont péri dans la capitale Sanaa et un garçon de 12 ans a été tué à Moukalla dans le sud du pays. Des affrontements ont été signalés dans au moins deux autres villes. A Sanaa, des centaines de policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et ont eu recours à des canons à eau lors d'une opération qu'ils ont lancée avant l'aube pour empêcher l'extension d'un camp de fortune mis en place par les contestataires. La foule a répliqué en lançant des pierres, et des tirs à balles réelles ont retenti. Des manifestants blessés ont été évacués vers une mosquée voisine, qui a été transformée en hôpital de campagne. Le ministère de l'Intérieur a accusé les manifestants d'avoir ouvert le feu et a indiqué que 161 policiers avaient été blessés. En fin d'après-midi, samedi, des tirs sporadiques étaient entendus dans la capitale, mais le calme régnait, selon des témoins, sur une place proche de l'université de Sanaa, qui est devenue le lieu phare de la contestation. Dans les faubourgs nord d'Aden, des heurts ont opposé les forces de poolice à des centaines de manifestants. Un homme a été tué et quatre autres blessés, a déclaré un médecin. La foule en colère a attaqué par la suite un poste de police et l'a incendié, ont rapporté des habitants. Des affrontements ont été signalés également à Moukalla, où des habitants ont fait état de la mort d'un garçon de 12 ans dans des tirs de la police pour disperser la foule. A Taez, à 200 km au sud de Sanaa, des jeunes ont pris le contrôle d'un bâtiment officiel, selon des habitants. Après avoir auparavant promis de ne pas se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat actuel, en 2013, Saleh avait pourtant fait des concessions aux manifestants, en annonçant une réforme de la Constitution et la mise en place d'un véritable régime parlementaire.