NICOSIE, 19 avr 2011 (TAP) - Cinq pays européens du bassin méditerranéen ont appelé mardi l'Union européenne à se mobiliser davantage pour les aider à faire face aux importants flux migratoires liés aux soulèvements dans la région, notamment en Libye. L'Italie, l'Espagne, la Grèce, Chypre et Malte ont publié un communiqué commun à l'issue d'une rencontre à Nicosie, détaillant des propositions pour mieux gérer et prévenir l'immigration clandestine, qu'ils espèrent voir adopter le mois prochain par le conseil des ministres européens de la Justice et de l'Intérieur. Dans ce communiqué, ces pays appellent l'UE "à offrir concrètement un soutien opérationnel et financier aux Etats membres faisant face à des flux migratoires de masse et disproportionnés". La rencontre de mardi, rassemblant des ministres concernés et un représentant de l'Espagne, fait suite à une première réunion à Rome en février. La France y avait participé, mais à Nicosie mardi, elle n'était représentée que par l'ambassadeur, qui avait un statut d'observateur. Les cinq Etats européens ont exprimé leur inquiétude au sujet des évènements en Afrique du Nord et au Proche-Orient, estimant qu'ils menaçaient la stabilité du pourtour méditerranéen, qui est "directement liée à la sécurité et à la stabilité de l'Union européenne". Ils ont affirmé subir la pression d'une "immigration clandestine massive", et qu'une meilleure coordination de l'action de Bruxelles est nécessaire pour protéger les frontières sud de l'Europe. Le ministre de l'Intérieur chypriote, Neoclis Sylikiotis, a déclaré devant la presse que l'UE "doit agir collectivement - nous sommes sur la ligne de front et il ne faut pas nous laisser seuls affronter ces défis". Il a précisé que les Etats euro-méditerranéens souhaitaient plus de soutien financier, technique et matériel de la part de Bruxelles, ainsi qu'un système européen commun et coordonné pour gérer l'immigration et l'asile d'ici 2012. Les cinq pays ont aussi réclamé un renforcement des mesures de rapatriement et une révision des règlements de Dublin II, qui déterminent quel Etat européen est chargé de traiter une demande d'asile en fonction du parcours de chaque migrant.