BANGKOK, 5 oct 2009 (TAP) - La crise économique mondiale a réduit le rôle des travailleurs immigrés, mais cette situation devrait radicalement changer dans les prochaines décennies, note le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui met en exergue la pénurie de main d'œuvre à venir dans les pays riches. «Après la reprise qui suivra la récession mondiale, la demande de travailleurs immigrés va revenir», écrit Jeni Krugman, qui a rédigé le dernier rapport en date du Pnud sur les migrations. Le rapport publié lundi préconise la levée des restrictions de circulation des migrants, notamment pour les ouvriers sans qualification. L'agence onusienne appelle également les pays à éviter le protectionnisme, à libéraliser leur droit du travail et à lutter contre la xénophobie et la marginalisation des travailleurs immigrés, dont les familles restées dans leur pays d'origine bénéficient de leurs envois d'argent. En moyenne, les travailleurs émigrés gagnent quinze fois plus que chez eux. L'argent qu'ils envoient à leur famille a contribué à doubler le taux de scolarisation des enfants dans les pays pauvres et à réduire significativement la mortalité infantile. «Typiquement, les migrants dopent la production économique et donnent plus qu'ils reçoivent», écrit le Pnud. «L'immigration n'expulse pas les populations nationales du marché de l'emploi et améliore le taux d'investissement dans les nouvelles activités et les nouvelles initiatives». Le rapport du Pnud souligne aussi que le besoin d'une main d'œuvre immigrée va se faire ressentir plus fortement dans les quatre prochaines décennies dans les pays développés à mesure du vieillissement de leur population et de la réduction de leur population active. « Les tendances démographiques sont un signe de la nécessité de reconnaître les droits des migrants et d'abolir les restrictions de mouvement », estime le PNUD.