TUNIS, 24 nov 2009 (TAP)-Le ministère de l'industrie, de l'énergie et des petites et moyennes entreprises, le ministère italien de l'environnement, de la terre et de la mer et l'Agence nationale de la maîtrise de l'énergie (ANME) ont signé, mardi, à Tunis, un mémorandum d'entente pour la réalisation de deux études de faisabilité d'un coût de 150 mille Euros, pour la concrétisation du projet d'interconnexion électrique entre la Tunisie et l'Italie. En vertu de cet accord, signé, à l'occasion de la journée d'information organisée par le Centre méditerranéen des énergies renouvelables (MEDREC) sur «le projet d'interconnexion électrique entre la Tunisie et l'Italie et le développement des énergies renouvelables », les parties contractantes vont assurer la réalisation de ces études en étroite collaboration avec le MEDREC. La première étude portera sur l'évaluation de la capacité maximale de production d'électricité à partir du potentiel d'énergie renouvelable en Tunisie. La deuxième sera consacrée à l'analyse du cadre réglementaire et institutionnel pour l'application de l'article 9 de la directive du parlement européen concernant la promotion de l'exploitation des sources d'énergie renouvelable. Les signataires de l'accord vont créer, à cette fin, un groupe de travail composé des représentants des institutions tunisiennes et italiennes concernées par le projet d'interconnexion électrique entre les deux pays. M. Abdelaziz Rassaa, secrétaire d'Etat chargé de l'énergie renouvelable et des industries alimentaires, a souligné, lors de cette journée, que le projet d'interconnexion des réseaux électriques des deux pays ne manquera pas de renforcer les échanges énergétiques entre La Tunisie et l'Italie et de contribuer à l'intégration du marché électrique maghrébin au marché électrique Européen. Ce projet baptisé ELMED, rappelle-t-il, comporte une liaison en câble sous marin d'une capacité de transit de 1000 mégawatts (MW) et une centrale électrique de 1200 MW destinée à assurer la viabilité économique du projet. L'interconnexion électrique entre la Tunisie et l'Italie permettra, a dit M. Rassaa, d'améliorer la fiabilité du système électrique régional et contribuera à la création d'un marché électrique régional et d'un marché d'énergie verte. Il constituera également une opportunité pour l'exploitation des sources d'énergies renouvelables du Maghreb et contribuera à la réalisation des objectifs de la communauté Européenne en matière de pénétration des énergies renouvelables. Le secrétaire d'Etat est revenu, dans ce contexte, sur la politique énergétique adoptée par la Tunisie et sur le plan solaire tunisien (PST), un plan qui intègre l'ensemble des domaines de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen (PSM). Le PST, d'un coût estimé à 2 milliards d'euros, couvre la période 2010-2016 et porte sur une quarantaine de projets dont 17 projets d'énergie solaire pour le chauffage de l'eau et la production électrique, 3 projets d'éolien, 7 projets d'efficacité énergétique dont notamment des projets de cogénération, 7 Projets divers essentiellement de valorisation de la biomasse et 6 études de mise en œuvre du PST. Une fois réalisé, ce plan permettra une économie d'énergie additionnelle de l'ordre de 660 kTep par an. La quantité de CO2 évitée annuellement par ce plan est estimée à 1,3 millions de tonnes. Les responsables italiens présents à cette manifestation ont été unanimes pour souligner que l'interconnexion électrique entre la Tunisie et l'Italie est un projet stratégique qui ne manquera pas de contribuer au rapprochement des deux rives de la Méditerranée et d'ouvrir de nouveaux horizons aux relations entre le Maghreb et l'Europe. Cette interconnexion, déclarée projet d'intérêt européen, sera d'un grand apport pour la réalisation de l'intégration régionale et la création d'un marché d'énergie renouvelable ont-t-ils dit.