L'intérêt croissant manifesté par le magazine »Financial Africa » à l'approche de l'adhésion du Maroc à la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest, connu sous CEDEAO, laisse entendre que »Cette orientation stratégique jouera un rôle important dans la création d'équilibres économiques au sein de ce bloc régional, bien que certaines complications peuvent survenir avant la ratification finale. » Dans un récent éditorial consacré à l'adhésion du Maroc, le magazine a écrit: »Cette adhésion permettra à la libre circulation complète des personnes, et une monnaie unique est attendue, et les Marocains se sentent très proches de cette intégration parallèlement à la volonté politique qui reflète la tendance et l'orientation de l'Afrique, surtout après la grande satisfaction ressentie après l'acceptation de la majorité de la demande d'adhésion marocaine. » L'éditorial a souligné que : »la participation du Maroc allait permettre au groupe économique des pays de l'Afrique occidentale d'adopter un plan de partenariat équilibré qui permettra au secteur privé marocain et Ouest-africain d'unir leurs efforts pour lutter contre les disparités au niveau du développement et de la levée des obstacles qui entravent les marchés économiques. » Il va sans rappeler que la Tunisie s'attend également à devenir membre à part entière de la CEDEAO, sachant qu'elle a déjà bénéficié d'un accord de principe pour devenir ‘membre observateur' du groupe, après celui déjà accordé au Maroc. Néanmoins, la Tunisie ne se limitera pas à ce stade, elle compte bien poursuivre ses efforts et contacts avec le groupe de la CEDEAO, pour renforcer la coopération économique. C'est la principale raison du dernier déplacement effectué par le ministre des Affaires étrangères, Khémaïes Jhinaoui, à Abuja, Capitale du Nigéria. Lors de ce déplacement à Abuja, Jhinaoui avait échangé avec le nouveau président de la Commission, Jean-Claude Brou, à propos des moyens susceptibles de promouvoir les échanges et les investissements entre la Tunisie et la CEDEAO, car la Tunisie tient à ce groupe, et au-delà de son nouveau statut de membre observateur, veut surtout renforcer davantage ses échanges commerciaux et évidemment booster les investissements. Rappelons que le groupe de la CEDEAO comprend 15 pays: Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Ces pays couvrent une superficie totale de 5,1 millions kilomètres carrés, en plus d'un immense marché pour les produits et les services qu'il ne faudra pas négliger. Pourtant, selon l'ancien Président de la CEDEAO, Marcel De Souza, : ‘'Pour être membre de l'organisation de la CEDEAO, il faut remplir deux conditions : – Etre géographiquement situé en Afrique de l'Ouest – Avoir signé le traité portant création de la CEDEAO. Comme ni le Maroc et ni la Tunisie ne remplissent ces deux conditions, De Souza a proposé ceci : ‘'Le schéma idéal pour la CEDEAO, d'un point de vue stratégique, serait la création d'une zone de libre-échange avec l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC). Par ailleurs, accepter leurs demandes d'adhésion irait à l'encontre des principes de l'Union Africaine (UA), pour laquelle le continent est un ensemble de cinq communautés économiques régionales. Donc, le mieux serait de signer des accords pour faire de ces pays, le Maroc et la Tunisie, des partenaires économiques privilégiés sans qu'ils deviennent pour autant membres à part entière de la CEDEAO.'' Quelles seraient donc les chances de la Tunisie et du Maroc, sachant que la Tunisie devra faire face à la concurrence ardue du Maroc ? Diverses sources