En 2003 la récolte céréalière a été exceptionnelle, avec 29 millions de quintaux ; les pluies enregistrées en 2004-2005 ont dépassé les moyennes habituelles dans la plupart des régions et se sont caractérisées par leur bonne répartition, la capacité de stockage est de 4,3 millions de quintaux ; en outre, l'Office des Céréales a acquis 24 nouvelles machines suceuses, permettant le tri de la production, en plus de 136 monte-sacs, 980.000 nouveaux sacs et 520.000 autres usages, 56.000 planchers et 903 bâches. L'Office des Céréales a mis en place 11 nouveaux laboratoires équipés pour les analyses. Côté prix, l'Office des céréales a fixé un prix plancher de 29 DT le quintal pour le blé dur et 29,5 DT pour le blé tendre, le prix fluctue en fonction de la trémie qui reste le prix déterminant des prix d'achat des céréales.
En Tunisie, cette opération repose encore sur des méthodes classiques, à savoir la vision à l'oeil nu, seuls 42 % de la production céréalière ont été touchés par l'opération de trémie, soit 90.000 échantillons.
Le blocage des prix n'incite pas l'agriculteur à investir de manière intensive dans la céréaliculture, qui reste une culture extensive basée sur les aléas climatiques et la pluviométrie. Actuellement, les meilleures terres de la Tunisie sont affectées aux cultures lucratives et commerciales, ou les prix sont libres en fonction de l'offre et l'achat, et c'est dans ces types de cultures où la Tunisie atteint son autosuffisance comme le lait, la viande blanche, les cultures fruitières et maraîchères, ce qui n'est pas le cas des céréales, où l'Etat continue chaque année à compenser le prix particulièrement pour la farine, via la caisse de compensation instaurée dans les années 70, et ce à hauteur de 70% du budget total de la Caisse.
Sachant que pour le prix de la baguette, il est réel, alors que celui du gros pain blanc est compensé. La consommation du Tunisien était jusqu'au 19ème siècle basée sur le blé dur et le pain noir, et c'est la présence européenne en Tunisie qui a favorisé la culture de la farine et la consommation du pain blanc, engendrant une dépendance alimentaire.
Dans le passé la Tunisie était considérée comme étant le grenier de Rome, elle exportait du blé dur et ce jusqu'au 19ème siècle via le port de Tabarka. Ce dernier était relié par une ligne de chemin de fer à la vallée de la Medjerda, principalement pour le transport des céréales.
La Tunisie continue aussi à assurer le stockage des céréales par des méthodes classiques et ceci dans un but social, pour préserver les emplois qu'offre cette fonction. La mise en place d'un système d'information en temps réel reliant tous les centres de stockage a permis de suivre de manière précise les quantités stockées, ce système d'information a été développée depuis 10 ans et mis en place par le Service Informatique de l'Office des céréales.
Actuellement l'Office des Céréales réfléchit sur la privatisation de certaines filières céréalières, 3 collecteurs ont été identifiés, et une expérience typique sera faite avec un opérateur, pour avoir une idée claire sur les incidences possibles de cette privatisation.
Il faut noter enfin que pour la Tunisie la filière céréalière demeure la principale activité agricole, surtout au niveau de l'emploi.