C'est ainsi que, la veille de la première grève de l'histoire du journalisme en Tunisie, la chaîne Tounsia1 tv' a invité en direct Houcine Abbassi, SG de l'UGTT, pour commenter la rencontre nationale du 16 octobre qu'il a organisée pour mener un débat sur l'avenir de notre pays. Et tout le monde s'était attendu à ce qu'on pose les bonnes questions à Abbassi alors qu'il venait tout juste de clôturer une conférence de presse sur la déclaration finale du premier jour de la rencontre: une Union sacrée, la clarté des échéances, la mobilisation de tous autour de l'intérêt de la Tunisie, l'assurance aux Tunisiens que les politiciens, les syndicalistes, les parlementaires, les médias, les magistrats... allaient laisser tomber les rancunes pour stabiliser le pays... Seulement, une altercation froide éclata entre les deux animateurs (celui du plateau et celui dépêché à la rencontre) et après deux questions sans intérêts, on coupa la parole au SG de l'UGTT pour manque de temps! Mais les choses ne s'arrêtèrent pas là. Dans la soirée, une émission de débat consacrée à la rencontre fut coupée court à 4 reprises puis, finalement, remplacée par le feuilleton ''Cheikh el Arab'' joué par Yahia Fakhrani! Nous n'avons rien contre Yahia Fakhrani mais celui-ci n'appartient pas, comme Houcine Abbassi, au Club 3+1 des 4 hommes les plus forts de la Tunisie d'aujourd'hui... Les 3 premiers sont: Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha; Rchid Ammar, chef d'état-major des armées; Houcine Abbassi, SG de l'UGTT. Et le 4è est : Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounès. Car, tous les 4 sont les seuls en Tunisie qui peuvent répondre sans rougir à la question jadis posée par Staline quand on lui parla du pape: Combien de Divisons? (rappelons qu'une Division d'infanterie compte en moyenne 25 mille hommes et représente la plus petite unité capable d'opérations autonomes). Houcine Abbassi, avec les 700.000 syndicalistes de l'UGTT, peut répondre: Nous disposons de... 35 Divisions!. Loin devant Ennahdha avec ses 200.000 adhérents, Nidaa Tounès avec ses 100.000 partisans et l'armée tunisienne avec ses 50 mille militaires! Et c'est peut-être aussi pour cela qu'Ennahdha a boycotté la rencontre de l'UGTT, même si Hamadi Jebali a assisté à l'ouverture des travaux et a prononcé un petit discours!