: Le Président Abdoulaye Wade défend le Fonds mondial de solidarité numérique Au nom du Nepad, Le Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a organisé mardi 9 décembre une conférence de Presse en marge du Sommet Mondial de la Société de l'Information qui se tient à Genève du 10 au 12 décembre 2003. Durant cette conférence, M. Wade a répondu aux multiples questions des journalistes qui ont tourné principalement autour du Sommet, du fossé numérique entre les pays du Nord et du Sud, du Fonds mondial de solidarité numérique et des Technologies de la communication en Afrique. Concernant le Fond mondial de solidarité numérique, et afin de lever les confusions qui se sont installées, le Président Wade a souligné que ce Fonds est complémentaire par rapport aux autres mécanismes existants actuellement. Un fond qu'il est nécessaire de mettre en place et qui relèvera des ONG, des sociétés privées, de la société civile, contrairement aux autres mécanismes qui relèvent, eux, des Etats. Répondant à la question si les gens sont contre la mise en place de ce Fond mondial de solidarité numérique, le Président Wade a indiqué que ce Fond sera en Suisse pour que tout le monde puisse voir toutes les transactions qui s'y déroulent en toute transparence. « J'ai même proposé à ce que la Banque mondiale gère cet argent » a-t-il souligné précisant également qu'il ne s'agit aucunement de taxe et que cette voie difficile qu'il a prise est celle de la raison. Il a précisé, néanmoins, que les Africains n'ont pas besoin d'argent, mais d'équipements prenant en exemple l'Américain Ford qui a vendu à son personnel des voitures. « L'Afrique, a-t-il dit, n'a pas les ressources nécessaires pour s'engager pleinement dans les Technologies de l'Information et de la Communication. Or c'est un très grand marché qu'il faudra amorcer et si les Européens n'y investissent pas, c'est qu'ils sont de mauvais entrepreneurs. » Citant l'exemple de l'équipementier américain Cisco, le Président sénégalais a rappelé que le secteur privé n'attend pas les décisions des Etats pour investir et créer des marchés et aider, dans la foulée, les Africains à en créer d'autres. Il revient par la suite sur le sujet pour inviter les Européens à aider l'Afrique et dans l'intérêt mutuel, car l'Afrique ira mieux ainsi et pourra acheter plus et promouvoir l'économie mondiale. Et si le Fond mondial de solidarité numérique n'est pas créé ? « Le ciel ne nous tombera pas sur la tête, a répondu le Président, et on continuera avec les mécanismes actuels tout en restant avec le fossé. » Un fossé qui ne cesse de s'élargir malheureusement. Quelle pourrait être la contribution de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) pour aider le Nepad et l'Afrique dans cette démarche de mise en place du Fond mondial de solidarité numérique ? « La CEA est un agent technique, a répondu le Président Wade, qui nous a toujours aidé. Il est évident que si le Fond mondial de solidarité numérique est adopté, on fera certainement appel à la CEA pour tous les aspects techniques ; économiques, juridiques, etc... puisque ce n'est pas aux pays de le faire. » Concernant la maîtrise des technologies en Afrique, le Président Wade a indiqué que le but est de munir en ordinateur 80% des familles africaines, car l'une des causes du fossé numérique est justement ce manque d'équipements. « Si nous avons les équipements nécessaires, a dit ainsi le Président Wade, nous ferons certainement un bond qualitatif dans les technologies de l'Information ». Interrogé sur les absences des Chefs d'Etats de grands pays occidentaux dans le Sommet, notamment les Etats-Unis ou la France, le Président Wade a indiqué : « Je suis libéral et je comprends parfaitement les absences de Bush ou Chirac » soulignant qu'il n'est pas évident que tous les Chefs d'Etat africains soient présents à Genève pour le Sommet. Il rappelle, par ailleurs, qu'il est là en tant que représentant du Nepad et qu'il représente donc les Africains. Il avertit par la suite que là n'est pas le plus important puisque ce qui importe le plus sont les solutions qu'apporteront le Sommet. Le Président Wade a rappelé, par ailleurs et à la fin de sa conférence de presse, les injustices qu'a subie l'Afrique tout au long de son histoire notamment avec trois siècles d'esclavage ont détruit les ressources humaines du Continent. Il rappelle également les 150 ans de colonialisme qui ont détruit les économies. « L'esclavage a pris nos ressources humaines et le colonialisme a pris nos ressources matérielles. » Rejetant l'idée d'un dédommagement financier pour réparer cette injustice, le Président Wade invite les pays riches à aider l'Afrique pour l'intérêt commun ! R.B.H
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