Le salon professionnel de la construction et du bâtiment «Carthage 2010» se tiendra, du 26 au 30 mai 2010 au parc des expositions du Kram. Il rassemblera, pour sa 10ème édition, quelque 390 exposants, dont 305 tunisiens et 85 étrangers venus de France (24), d'Italie (23), de Turquie (16), d'Allemagne, d'Espagne, du Portugal, de Hollande, de Pologne, de Finlande et d'Egypte. Côté visiteurs, les prévisions tablent sur un nombre de 40.000, dont 3.000 étrangers et 1.500 arabes. Durant la conférence de presse dédiée à l'occasion, organisée le 21 mai 2010, M. Néjib Ben Miled, PDG de la Société Foires Internationales de Tunis, a précisé que des invitations ont été adressées à plusieurs entreprises dans le monde arabe, mais «on a ciblé essentiellement l'Algérie et la Libye». Il indique que des visiteurs des pays du Golfe seront présents. Ce qui représente une grande opportunité pour montrer le potentiel des entreprises tunisiennes, surtout avec les grands projets que connaît le pays. Concernant le secteur, il compte environ 428 entreprises de production dont 22 totalement exportatrices. Durant les dernières années, la production a cru considérablement, atteignant une valeur de 1.874 MDT, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 7%. Les investissements ont progressé de 65% entre 2007 et 2008, soit 240 MDT contre 145 MDT. Du côté de la valeur des exportations, son taux d'évolution annuel moyen s'approche de 20%. En 2008, cette valeur a atteint 384 MDT. Les principaux matériaux exportés sont le ciment (47%), les carreaux céramiques (10%), les articles ménagers (9%), le marbre (8%), le plâtre et les panneaux de plâtre (6%), les articles sanitaires (5%) et le verre creux (3%). «Au contraire de ce qu'on pense, on n'exporte que si le marché intérieur est satisfait. S'il y a parfois un manque d'un matériaux, ceci est dû à un arrêt de la production dans certaines usines qui font de la maintenance et non parce que tous les produits sont destinés à l'exportation», a précisé M. Mohamed Fadhel Handous, directeur central technique du Centre Technique des Matériaux de Construction, de la Céramique et du Verre. Le secteur est un gros demandeur de main-d'uvre et emploie actuellement 50.000 personnes. «Le secteur a de plus en plus besoin de main-d'ouvre spécialisée, surtout avec l'évolution des équipements qui deviennent de plus en plus sophistiqués. Le taux d'encadrement est aussi faible, soit 1 à 2% pour l'ensemble du secteur. Ceci a un impact sur la productivité et la qualité de la production», précise M. Tabli Abid, membre de la Fédération Nationale du Bâtiment, chargé de la formation. De son côté, M. Mohamed Ali Lakhdar, président de la Chambre patronale du verre et de la miroiterie, a souligné que certaines branches d'activité du secteur enregistre des taux d'encadrement élevé, à l'instar du ciment (14%), la céramique (8-9%), la briqueterie (4%) et les carrières (2,5%). M. Abid affirme que la Fédération a mis en place tout un programme de formation qui vise l'adéquation des compétences aux besoins du marché de l'emploi. Cinq centres de formation sont mobilisés pour cette fin. Au niveau de l'enseignement supérieur, un contrat de partenariat a été signé avec l'Institut des études techniques de Nabeul pour la formation de 15 jeunes en céramique. La Fédération a également signé avec le Centre de formation à Ouardia pour la maintenance industrielle et avec le celui de Ben Arous pour la sculpture de marbre. Un nouveau centre de formation verra le jour à Ibn Sina, financé par une ligne de crédit française pour un montant de 20 millions de dinars, avec l'objectif de former une main-d'uvre qualifiée dans les nouveaux métiers, en préparation des grands projets immobiliers.