Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président Bouteflika, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et ministre d'Etat, a été à l'origine d'une initiative qui a rassemblé le 30 mai 2010, au siège de sa formation politique à Alger, plus de 150 chefs d'entreprise venus de toutes les régions du pays. Une rencontre qui a débouché sur la création d'un Club de patrons des secteurs publics et privés, dont Issad Rebrab, patron du groupe Cevital. D'après certains observateurs, la présence cet homme d'affaires, l'un des plus importants dans les milieux d'affaires algériens, présage de la création d'une structure concurrente au Forum des chefs d'entreprises (FCE), dirigé par Ridha Hamiani. Le FCE n'a pas épargné ses critiques à la politique économique du gouvernement algérien et particulièrement à celle suivie par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le protectionnisme économique suivi depuis quelque temps par le gouvernement que la communauté d'affaire appelle «patriotisme économique» rend de plus en plus difficiles les relations entre le secteur privé algérien et les pouvoirs publics. L'adoption de la loi de Finances complémentaire (LFC) au cours de l'été 2009 aurait provoqué une crise de confiance entre les pouvoirs publics et les patronats privés algérien et étranger. Entre autres reproches, l'interdiction des crédits à la consommation autres qu'immobiliers, l'instauration du Crédit documentaire (Crédoc) comme seul mode de paiement des importations, l'obligation de s'associer à un partenaire algérien majoritaire pour tout nouveau projet d'investissement ainsi que la politique de restriction des importations La première mesure «punitive» aurait été dans un premier le retrait des patrons des entreprises étatiques des rangs du FCE, déjà privé des cotisations des grands groupes publics. Aujourd'hui, avec l'initiative prise de créer une nouvelle structure patronale, on passe à un pallier supérieur.