Pour le FMI, de nouvelles politiques et réformes doivent être mises en uvre pour «accompagner la reprise dans un environnement international incertain» et «soutenir l'émergence de ces nouvelles sources de croissance à moyen terme». Parmi les réformes envisagées ou en préparation, celles du régime de retraite et de la fiscalité de l'entreprise. Pour le Fonds monétaire international (FMI), il ne fait aucun doute que la Tunisie a bien tiré son épingle du jeu dans la gestion des retombées de la crise économique mondiale. Tout en constatant que notre pays y est «entré avec de solides fondamentaux, dus dans une large mesure à ses politiques passées prudentes», le gendarme de la finance internationale estime dans son plus récent rapport rendant compte des discussions tenues avec le gouvernement tunisien en juin dernier (2010)- que «la réponse adéquate et opportune des autorités a contribué à atténuer l'impact de la baisse de la demande extérieure en 2009» et que «depuis la mi-2009, la croissance s'est accélérée». Mais comme on s'attend à ce que la reprise chez les partenaires européens soit modeste, la Tunisie qui dépend fortement d'eux- «aura besoin de sources de croissance plus dynamiques» pour opérer une percée dans la lutte contre le chômage «qui demeure élevé, en particulier parmi les jeunes». Or, pour le FMI, de nouvelles politiques et réformes doivent être mises en uvre pour «accompagner la reprise dans un environnement international incertain» et «soutenir l'émergence de ces nouvelles sources de croissance à moyen terme». Le rapport du FMI en révèle les plus importantes et en suggère quelques unes. La première de ces réformes est destinée à améliorer la gestion de la dette publique pour réduire le déficit de 0,2% par an à partir de 2011 et le faire passer en dessous de la barre des 40% en 2015. Ensuite, l'Etat va s'employer à contenir les subventions, et garantir une progression de la masse salariale inférieure au PIB nominal. Troisième chantier en préparation, la réforme du régime de retraite. Un projet de loi devrait être présenté à la Chambre des députés vers la fin 2010, et le FMI pense que les ajustements devront «toucher des paramètres clefs comme l'âge de la retraite et les taux des contribution, pour garantir la durabilité financière du système au cours des vingt prochaines années et sa capacité à s'acquitter de ses obligations sans une augmentation générale des impôts ou un transfert du budget de l'Etat». Composante importante de la stratégie de croissance des autorités, selon le FMI, une réforme fiscale globale est également en préparation pour les prochains mois, qui devrait rendre la fiscalité «plus favorable à l'entreprise». Dans le domaine monétaire et dans la perspective de l'instauration de la convertibilité du dinar et la libéralisation du compte capital à l'horizon 2014, le FMI, tout en affirmant soutenir l'approche graduelle des autorités, recommande de remplir certaines conditions préalables : renforcement du secteur bancaire et un approfondissement supplémentaire du marché des devises, dans un premier temps, et, dans un second, la levée des restrictions sur les transactions du compte capital, «tout en maintenant un certain nombre de garde-fous pour éviter des mouvements de capitaux potentiellement déstabilisateurs», et l'amorce rapide d'une progression sur divers fronts en vue de «faciliter l'émergence d'instruments de marché permettant aux banques et aux entreprises de s'adapter au nouvel environnement».