Ennahdha a publié, dimanche 29 janvier 2023, un communiqué de presse où il a appelé le président de la République, Kaïs Saïed, à démissionner. Le mouvement islamiste a appelé à la tenue d'une élection présidentielle anticipée, estimant que le faible taux de participation au second tour des législatives vient confirmer l'impopularité du président et l'indifférence du peuple vis-à-vis du processus entamé le 25 juillet 2021, et soulignant qu'il s'agit de la seule porte de sortie à la crise qui mine le pays. Ennahdha a condamné les violations flagrantes qui ont accompagné le processus électoral et qui ont été révélées par les organisations de la société civile, notamment la rétention délibérée de données relatives au nombre d'électeurs et aux taux de participation dans les différents bureaux et centres de vote. Il a enfin considéré que le parlement de Kaïs Saïed ne représente qu'une minorité et n'a donc pas le droit d'exercer le pouvoir législatif au nom du peuple ou au nom de la majorité ou des électeurs, soulignant que tout ce qui émanera désormais de l'Assemblée n'aura ni légitimité ni sens.
À la suite de l'annonce des résultats du second tour des législatives, le Front de salut national a aussi exprimé, hier, son opposition au processus entamé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Le dirigeant du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a assuré que le prochain parlement ne sera pas reconnu, ni par les citoyens, ni par les forces politiques du pays. Ahmed Nejib Chebbi a mis l'accent sur la dégradation de la situation économique du pays. Il a évoqué l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat. Il a considéré que le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, cherchait à renforcer son contrôle sur le pays au lieu de se pencher sur ces questions. Le qualifiant de tyran, Ahmed Nejib Chebbi a considéré que Kaïs Saïed cherchait à mettre en place une fausse légitimité. Celle-ci est en conflit direct avec la constitution de 2014 et sa légitimité à laquelle le Front de salut national restait attaché. Ahmed Nejib Chebbi a appelé à la tenue d'élections anticipées. Evoquant les poursuites engagées envers sa camarade Chaima Issa, il a appelé l'institution militaire à ne plus poursuivre les opposants politiques de Kaïs Saïed. Il a souligné l'importance de respecter la loi. Il a appelé à s'unir afin de créer un changement, provoquer le départ de Kaïs Saïed par tous les moyens pacifiques possibles et organiser une élection présidentielle anticipée. Il a révélé qu'une réunion entre plusieurs entités et personnalités politiques s'était tenue à la date du 29 janvier 2023 pour parvenir à un accord.