L'avocat et ancien ministre, Mohamed Abbou, est revenu, lundi 10 juillet 2023, sur plusieurs sujets dont l'actualité politique du pays et le déroulement des affaires de complot contre la sûreté de l'Etat. Invité de Khouloud Mabrouk dans l'émission 90 minutes sur Radio IFM, il a indiqué que le putsch de Kaïs Saïed était la responsabilité de tous notant que l'objectif premier de l'article 80 alors évoqué comme solution pour désamorcer la crise était de rompre avec les corrompus.
Il a ajouté, dans ce sens, que le fait d'avoir considéré et qualifié Kaïs Saïed d'intègre avait coûté cher à la Tunisie estimant que ceux qui ont soutenu le président de la République avant l'activation de l'article 80 de la constitution de 2014 « n'avaient d'autre choix que de le faire ou de pousser le peuple à faire bien plus que ce qu'il avait déjà fait dans la matinée du 25-Juillet », en référence aux manifestations organisées.
Considérant les partis au pouvoir corrompus, il a souligné, toutefois, que si plusieurs étaient solidaires des personnalités en détention c'est parce que la justice ne fait qu'appliquer des instructions du président de la République qui, dans sa dérive, s'est engagé dans la liquidation de ses ennemis au lieu de travailler réellement sur son combat contre la corruption.
L'avocat a poursuivi, dans ce même contexte, affirmant que le président de la République a même sapé la crédibilité des vraies affaires de corruption et de complot contre l'Etat, le dossier Instalingo, entre autres. Il a expliqué que cette affaire était devenue un fourre-tout car Kaïs Saïed y jette tous ceux qui lui sont opposés.
Mohamed Abbou a dénoncé les multiples affaires de complot contre la sûreté de l'Etat soutenant que le président de la République aurait pu trouver plusieurs choses à reprocher à ceux qu'ils considèrent des comploteurs au lieu de fabriquer des affaires pénales. « Pour certains, il suffit de piocher dans leurs finances ! », a-t-il relevé.
« Heureusement que l'humanité ne croit pas Kaïs Saïed (…) Si toute cette élite est terroriste, si ces faits étaient vrais, tout le pays aurait été mis sous scellé ! », a-t-il lancé.
« Nous n'avons plus d'Etat ! », a-t-il cinglé assurant que Kaïs Saïed ne croit pas en l'Etat de droit. « Ne reprochez pas à Kaïs Saïed sa dérive ! », a-t-il ajouté affirmant que ceux qui s'opposent aujourd'hui au président de la République devraient se reprocher leur silence face à ce qu'il avait fait et face à ce qu'il s'est passé avant le 25-Juillet.
L'avocat a appelé, par ailleurs, les partis politiques à dialoguer considérant l'éventuelle organisation d'une élection présidentielle une occasion pour l'opposition de s'unir.