Des militants issus de l'immigration tunisienne en France ont tenu à marquer leur solidarité avec Taïeb Laâguili, via une pétition de soutien qui a été signée par une cinquantaine de personnes et dont voici le contenu : «Notre ami Taïeb Laâguili fait l'objet d'une campagne féroce de dénigrement cherchant à jeter le discrédit sur les révélations qu'il a faites lors des dernières conférences de presse. Les attaques ad hominem et la «colère» médiatisée cachent mal le grand embarras, voire la panique dans les rangs du parti au pouvoir mis directement en cause par Taïeb Laâguili et Me Nizar Snoussi. Malgré le branle-bas islamiste sur les ondes et les réseaux sociaux, deux vérités sont désormais établies : L'enquête policière et judiciaire sur les assassinats politiques, qui piétine depuis des mois, a bien été entravée. Le rôle des autorités et de la Justice a bien été marqué par de graves manquements. La connivence de parties libyennes dans les actes de violence, voire des actes criminels, est avérée. Ce qui est scandaleux ce ne sont pas les révélations de Taïeb Laâguili, étayées par des documents des services du ministère de l'Intérieur, mais les efforts du ministre des Droits de l'Homme pour redorer le blason d'un personnage suspect. A travers Taïeb Laâguili, ces attaques visent l'IRVA ainsi que les journalistes d'investigation et tous les démocrates qui cherchent à établir la vérité et à en informer l'opinion. Ce qui est en cause ce n'est pas le rôle éminemment démocratique joué par l'IRVA et les autres enquêteurs mais bien l'incurie, voire la volonté d'occulter certaines vérités. Est-il besoin de rappeler que si les autorités avaient assumé leur rôle ni l'IRVA, ni les avocats, ni les journalistes exigeants ne seraient intervenus pour contribuer à la recherche de cette vérité. Nous tenons : à exprimer toute notre solidarité avec Taïeb Laâguili et à saluer son courage ainsi que celui des militant(e)s de l'IRVA ; à dénoncer les attaques scandaleuses qui les visent et qui constituent à nos yeux un mauvais coup, encore un, porté au processus démocratique dans le pays. A l'heure où le dialogue national - dont nous souhaitons de tout cœur la réussite - semble enfin s'engager, nous tenons à rappeler que tout compromis politique, quel qu'il soit, ne saurait se faire aux dépens de la vérité.»