La candidature de Sihem Ben Sedrine à l'instance Vérité et Dignité, principal outil de la Justice transitionnelle, crée la polémique auprès de plusieurs observateurs, journalistes juristes et militants de libertés. Les phrases assassines sur les réseaux sociaux ne sont pas rares ces derniers jours, depuis l'annonce officieuse de sa candidature par quelques organes de presse. L'instance Vérité et Dignité a, notamment, pour mission de pencher sur les violations commises par l'ancien régime afin de pouvoir indemniser les victimes et de passer à la conciliation nationale. Une des conditions sine qua non pour l'acceptation des candidatures à cette instance est l'intégrité de Mme Ben Sedrine, qui est la raison principale de la polémique. Outre ses déclarations fantaisistes en rapport avec les containers de barbes artificielles, lorsqu'elle démentait farouchement la menace salafiste en Tunisie, on reproche à Sihem Ben Sedrine sa gestion du licenciement, considéré comme abusif, des journalistes de sa radio Kalima. A l'époque, elle a déclaré, entre autres, que le personnel a été payé et l'affaire réglée, ce qui s'est avéré trompeur par la suite. Mais il y a une contrevérité maintes fois répétée par Sihem Ben Sedrine et que Business News révèle aujourd'hui. C'est lorsqu'elle déclare qu'elle n'a aucune fonction administrative au sein de la Radio Kalima et qu'elle ne s'occupe que de tâches éditoriales, étant la directrice de la rédaction. Déclaration qu'on peut voir sur cette vidéo à l'occasion d'une interview accordée en 2013 au site Al Hakika. Vérification faite, cette déclaration est tout aussi trompeuse puisque Sihem Ben Sedrine est la cogérante de la société de production de la radio Kalima. La décision de sa nomination remonte à juin 2012 au cours d'une assemblée générale extraordinaire, comme le montre cet extrait du Journal officiel. Outre ces contrevérités, il est demandé à Mme Ben Sedrine de présenter ses déclarations d'impôt et de justifier l'origine de ses revenus et de ses biens, tout au long des dernières années. Si ces biens ne sont pas déclarés et si elle n'arrive pas à expliquer de quoi elle vivait durant des années, alors que cela ne correspondait pas à ses feuilles d'impôt, il y aura clairement anguille sous roche. R.B.H. A lire également : Sihem Ben Sedrine rattrapée par ses casseroles