Les présidences du CPR et d'Ennahdha ont beau lancer des appels au calme, certains pyromanes ne reculent devant aucune indécence pour marquer des points contre leur adversaire politique et enflammer le pays. Ainsi le cas de l'ancien député et actuel dirigeant du CPR, Samir Ben Amor, qui vient de mettre en ligne des procès verbaux de la police judiciaire élaborés vendredi dernier, soit le 21 novembre 2014. La publication des PV de police ou des PV de justice est strictement interdite. Médias et avocats connaissent bien cette interdiction et ses répercussions pénales. Ils en parlent, mais ne les publient jamais et ne les reprennent jamais textuellement. Samir Ben Amor n'en a que faire de ces interdictions, il a carrément publié des fac-similés de ces PV sans même flouter les noms des adjoints du procureur de la République et des agents de police ayant rédigé les PV et constaté les méfaits. C'est le même Samir Ben Amor qui, il y a un an, criait au scandale sur la fuite d'un télégramme de la CIA avertissant le ministère de l'Intérieur de l'assassinat de feu Mohamed Brahmi. Ces PV sont en rapport avec une saisie par la police d'un matériel de propagande en faveur du candidat à la présidentielle Moncef Marzouki. La saisie n'est pas fortuite, a priori, puisqu'elle a eu lieu après le constat par des agents de la police de Siliana d'inscriptions sauvages sur les murs d'un lycée et d'une école avec de la peinture fraiche. Ces inscriptions appellent à voter pour Moncef Marzouki, insultent les médias, « votez pour le docteur et non le dictateur »… Les PV mentionnent clairement qu'il n'y a pas eu d'arrestations, mais signalent la saisie d'un lot d'équipement, de matériel et d'affiches. Pêle-mêle, on trouve des centaines d'affiches géantes et de formats petit et moyen avec la photo de Marzouki, des centaines d'autocollants avec la photo du candidat, un ordinateur, des livrets de fans de l'UGTE (organisation estudiantine de tendance islamiste), des bonbonnes de peinture à gaz, etc. Ce qui est à relever, c'est que parmi les objets saisis par la police, on note une affiche géante sur laquelle on voit une photo d'une momie et l'inscription « votez pour la momie » en plus de 25 autocollants de grand format, 82 autocollants de format moyen et 97 autocollants de petit format. Sur ces autocollants, la police indique qu'il y a l'inscription « votez pour la momie du 7 novembre ». Dans son post Facebook, Samir Ben Amor publie bien les PV, mais dans le résumé qu'il en fait, il parle de militants CPR patriotes arrêtés arbitrairement par la police. Il dit que ces militants ont été arrêtés juste parce qu'ils ont soutenu Marzouki, alors que les PV ne parlent guère d'arrestations. Samir Ben Amor ne signale pas bien entendu, dans son résumé, la présence de ces affiches dénigrant Béji Caïd Essebsi et ne parle que du retour de la dictature et des arrestations arbitraires. Nous tenons à la disposition du procureur de la République les captures d'écran de ces PV que nous ne publierons pas vu que c'est strictement interdit par la loi. Si la justice applique strictement la loi, Samir Ben Amor encourt une peine de prison pour avoir publié ces documents.