En direct de Sousse ce vendredi 16 septembre 2016, Moncef Marzouki, ancien président de la République sous le gouvernement de la Troika est intervenu sur les ondes d'Express Fm pour revenir sur la polémique autour de la censure de son interview sur la chaîne privée Attessia. Avant de s'exprimer sur les prétendues pressions exercées sur Attessia, Moncef Marzouki a déclaré : « La révolution de 2011 est ratée mais elle reste légitime, elle avait eu lieu pour 2 raisons principales : la liberté et la croissance économique. Durant mon mandat de président, j'ai œuvré pour la liberté et la dignité des Tunisiens, pour la croissance économique j'ai laissé la place au nouveau gouvernement qui a succédé au mien. Ce qui se passe aujourd'hui c'est qu'au niveau de la liberté d'expression nous marchons à reculons et qu'au niveau de la croissance économique nous sommes toujours au point mort ».
A la question de Wassim Ben Larbi : « Sous votre mandat, nous nous rappelons de ce fameux vendredi noir du 13 décembre 2013 où un certain nombre de journalistes, dont Taher Ben Hassine, s'étaient retrouvés devant les tribunaux, Reporters Sans Frontières avait d'ailleurs émis un rapport faisant état de 130 atteintes sur des journalistes qu'en pensez-vous ? » L'ancien président a répondu : « Donnez-moi le nom d'un seul journaliste, homme de médias ou radio qui s'est retrouvé en prison sous mon mandat ! Malgré la campagne de dénigrement, les diffamations, la vindicte et les atteintes à ma réputation je n'ai jamais emprisonné qui que ce soit ! Il nous faut de la bonne foi pour améliorer le vivre-ensemble, sinon nous n'avancerons jamais ! » A propos de la polémique autour de son interview censurée par Attessia, Moncef Marzouki a déclaré : « Je ne fais pas partie de cette querelle, c'est une bataille entre le pouvoir en place et un média privé, c'est le patron de la chaîne qui a indiqué avoir subi des pressions et je me suis fié à ce qu'il m'a avancé. Je n'ai pas plus de détails et je veux rester en dehors de tout ça. Adressez-vous plutôt à lui». Sur des propos gênants pour la présidence qu'il aurait formulé lors de l'interview, Moncef Marzouki a répondu : « Oui, très certainement j'ai dû dire des choses gênantes pour le pouvoir en place, je fais aujourd'hui partie de l'opposition et donc je m'oppose. Dans l'interview en question j'ai fait état des choses qui me déplaisent, c'est légitime d'en parler ».
A propos de l'attitude de la chaîne privée, l'ancien président a déclaré : « Je trouve cependant bizarre, que cette chaîne accepte et récuse en même temps les pressions exercées sur elle, je compte sur les Tunisiens pour qu'ils forment leur avis en leurs âmes et consciences ».