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La diplomatie parallèle de Rached Ghannouchi…et des autres
Publié dans Business News le 27 - 10 - 2016

Avec un régime parlementaire mixte, les Affaires étrangères tunisiennes et la sécurité sont la chasse gardée de la présidence de la République. Ceci est consacré par la Constitution de 2014. Simplement, dans les faits, les choses sont loin d'être aussi tranchées. Notamment, depuis l'avènement de la deuxième République présidée par Béji Caïd Essebsi.


On assiste souvent à des entorses, voire des piétinements, des prérogatives présidentielles en matière d'Affaires étrangères. Ces entorses ou ingérences, qu'on appelle, plus communément la diplomatie parallèle, viennent de diverses parties.
La palme revient, cependant, à Ennahdha et à son président Rached Ghannouchi. Dans presque tous ses voyages du genre, il est accompagné de sa garde rapprochée, plus particulièrement, de l'ancien ministre des Affaires étrangères et gendre, Rafik Abdessalem. On citera, dans cet ordre d'idées, de nombreuses rencontres et autres entretiens tenus avec des personnalités officielles de haut rang exerçant dans des pays frères et amis.
Le 2 février 2016, Rached Ghannouchi, s'est rendu dans la capitale turque, Ankara, pour rencontrer le premier ministre turc, Ahmet Davutoğlu. Le leader d'Ennahdha a félicité le Premier ministre pour la victoire de son parti lors des élections législatives au cours d'une réunion qui a porté sur les développements actuels dans la région. Ghannouchi a profité de l'occasion pour exprimer ses remerciements face à « l'engagement de la Turquie à soutenir la Tunisie », appelant l'Etat turc à « encourager les hommes d'affaires à investir dans le pays ».

Le 13 mars de cette même année, le leader du parti islamiste s'est entretenu, à Alger, avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika, avant de se rendre au Qatar où il a eu des rencontres avec les hauts dirigeants de cette monarchie. On notera que le président d'Ennahdha a présenté un compte-rendu de ces deux visites au chef du gouvernement à l'époque, Habib Essid.
En procédant de la sorte, cela veut-il dire que les visites de Rached Ghannouchi étaient commanditées ou, du moins, autorisées par le pouvoir en place ? Ou bien s'agissait-il d'une simple initiative personnelle ?



Le 20 août 2016, encore, Rached Ghannouchi a reçu une délégation des notables de la tribu libyenne « El Abidet » en présence de Rafik Abdessalem et de Ridha Boukadi, ancien ambassadeur nahdhaoui de la Tunisie auprès de Tripoli. Cette rencontre a permis, selon un communiqué du parti islamiste tunisien, « d'échanger les points de vue à propos des situations en Libye, ainsi que les moyens susceptibles d'y instaurer la paix et l'union nationale entre les différentes composantes du peuple libyen »

Autre visite étrangère de Rached Ghannouchi. Il a eu, selon un communiqué du parti Ennahdha en date du 23 juillet 2016, une rencontre avec le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires étrangères des Etats-Unis, Tony Blinken, à la résidence de l'ambassadeur US, et ce dans le cadre de sa visite dans les pays du Maghreb arabe incluant la Tunisie.
Un mois plus tôt, plus précisément le 22 juin 2016, c'est au Quai d'Orsay à Paris que Rached Ghannouchi et la délégation qui l'accompagne ont rencontré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, ainsi que des responsables de la relation avec le monde arabe.
« Cette rencontre a porté sur l'expérience tunisienne en matière de transition démocratique et des défis qui ont émergé suite au soulèvement du 14-Janvier. Il a été aussi question des relations franco-tunisiennes et de la situation dans la région », lit-on dans un communiqué publié après cette visite.

Et durant le mois d'octobre en cours, Rached Ghannouchi a tenu des rencontres avec des officiels italiens lors de sa visite à Rome avant de se rendre à Doha, mardi 25 octobre 2016, pour présenter ses condoléances à l'Emir de l'Etat du Qatar suite au décès de son père, Cheikh Khalifa Ben Hamad Al Thani.


Si Rached Ghannouchi semble faire de la « diplomatie parallèle » l'une de ses principales activités, il est important de souligner qu'il n'est cependant pas le seul. Le dirigeant à Nidaa Tounes et fils du président de la République, Hafedh Caïd Essebsi, s'est rendu dès le mois d'août 2015 à Ankara où il avait été reçu par le président turc, Recep Tayyip Erdogan et par d'autres officiels. Un mois plus tôt, le même HCE était reçu à Madrid par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères espagnol comme le montrent plusieurs photos publiées par les services de communication de Caïd Essebsi fils.



D'autre part, et pas plus tard qu'hier, mercredi 26 octobre, Mohsen Marzouk, secrétaire général du Mouvement du projet de Tunisie(MPT), s'est rendu à Paris où il a eu des rencontres avec le ministre français des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Jean-Marc Ayrault, le président de l'Assemblée nationale française, Claude Bartolone, ainsi que le président du groupe « Les Républicains » à l'Assemblée nationale française, Christian Jacob.
Ces entretiens ont eu pour ordre du jour le « renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, le parachèvement de la transition démocratique en Tunisie ainsi que des discussions autour de la conférence internationale sur l'investissement qui aura lieu les 29 et 30 novembre 2016 et les meilleurs moyens de la faire réussir… ».

A tout cela, on peut ajouter les tractations entreprises, de temps à autre, par l'homme d'affaires controversé, Chafik Jerraya, avec certaines parties libyennes, plus particulièrement, la faction dirigée par Abdelhakim Belhaj. Ce dernier est considéré par certains comme étant un extrémiste et impliqué, par le passé, dans des actions terroristes, notamment du temps où il était en Afghanistan.
Une telle immixtion de la part de Chafik Jerraya a été reconnue par l'intéressé lors de sa toute dernière interview de dimanche dernier dans laquelle il a confirmé qu'il est en train de jouer un rôle de médiateur entre les différentes sensibilités libyennes et qu'il privilégie la piste d'Abdelhakim Belhaj, ami personnel à lui, tout en reprochant au gouvernement tunisien de l'ignorer.


Comme on le constate, les ingérences ne manquent pas, notamment de la part du chef du mouvement Ennahdha. Elles sont présentées comme étant des actions « ordinaires » et même bénéficiant de la bénédiction des autorités officielles. D'autre part, si les initiatives prises par les hommes politiques peuvent être, à la limite, compréhensibles, il n'en est pas de même pour celles menées par l'homme d'affaires en question.

A moins que le « parallèle » ne soit devenu un fait accompli dans bon nombre de domaines comme il est admis, notamment, dans le commerce et la police. Surtout, si l'on constate un mutisme étonnant de la part du premier responsable, voire l'unique, de la politique étrangère. En l'occurrence, le chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi.


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