Youssef Chahed vient d'annuler sa tournée dans trois pays d'Afrique subsaharienne prévue la semaine prochaine. Le chef du gouvernement devait aller au Soudan, au Niger et au Burkina Faso du 24 au 27 janvier, accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires. La tournée en question était déjà critiquée par un certains nombre d'acteurs économiques qui trouvaient que l'on n'a rien préparé au préalable pour assurer de bons entretiens d'affaires entre les chefs d'entreprise accompagnant Youssef Chahed et leurs homologues des pays visités. « Il est totalement impossible de nouer des relations d'affaires voire même des contacts efficaces en l'espace de quatre jours dans trois pays différents ! A peine nous atterrissons que nous devons déjà décoller ! », nous affirme un homme d'affaires. Un autre, à la tête d'une entreprise médiatique panafricaine est remonté contre le Cepex qui co-organise la tournée et s'occupe des hommes d'affaires voulant être dans la délégation. « J'ai demandé à être présent dans la délégation, mais on n'a pas daigné me répondre… Visiblement, on ne veut pas de moi », témoigne-t-il à Business News. Officiellement, d'après le courrier du Cepex envoyé à certains participants, la tournée aurait été reportée à fin février, sans indiquer de date précise. On leur propose quand même le remboursement des frais engagés.
Il est à s'interroger si ce type de remarques et désagréments n'aient pas été remontés à Youssef Chahed pour qu'il annule sa tournée, moins d'une semaine avant le jour J. Sa décision d'annulation (ou de report) n'est naturellement pas passée inaperçue. Certains sont remontés contre cet amateurisme. « Malgré l'état d'urgence économique, malgré l'insistance de tous les acteurs de notre économie : demandeurs d'emplois, diplômés, entrepreneurs...Le chef du gouvernement annule une tournée qui a déjà trop tardé, un acte politique plus que vital pour notre avenir à tous. La politique que méritent nos concitoyens n'est pas celle des discours soignés par les communicants et des promesses sans lendemain. Il faut prendre ses responsabilités et passer à l'action et choisir ses priorités : le pays et non pas la chaise du roi. Et on n'a encore vu personne écrire l'histoire de son pays en restant assis », a commenté pour sa part Mehdi Rebaï, dirigeant à Afek, suite à l'annonce de l'annulation de la tournée.