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Le dernier des remaniements...
Publié dans Business News le 07 - 09 - 2017

« Une montagne qui a accouché d'une souris » avait estimé, hier, une bonne partie de l'opinion publique à l'annonce des noms qui ont composé la nouvelle équipe gouvernementale de Youssef Chahed. « C'est le remaniement de la dernière chance », a déclaré le président de la République.
Longtemps attendu, le remaniement qui s'est fait désirer pendant des semaines a cependant apporté certains changements mais pas assez de l'avis de nombreux observateurs. Un changement qui ne serait pas à la taille de la tâche qui attend le nouveau cabinet Chahed, mais un changement qui a fait tout de même grincer quelques dents.

« La définition de la folie, c'est de refaire toujours la même chose et d'attendre des résultats différents » avait écrit Mehdi Jomâa hier sur Facebook en critiquant le nouveau gouvernement de Youssef Chahed. Pas de grands changements donc selon l'ancien chef de gouvernement et président du parti Al Badil Ettounsi? malgré les grands chantiers qui se présentent à la nouvelle équipe gouvernementale.
Qualifiée de « vaste remaniement » dans la presse française, cette restructuration n'a pas apporté grand changement, mais plutôt une nouvelle répartition sur l'échiquier politique. Elle a cependant touché à des ministères clés comme l'Intérieur, la Défense et les Finances. Trois portefeuilles décisifs en cette période de crise économique et de grands défis sécuritaires.
Abdelkrim Zbidi, ancien ministre de la Défense depuis 2011, reprend du service au sein de ce même département. Ridha Chalghoum, ancien directeur de cabinet du chef de Youssef Chahed et ex-conseiller auprès de Béji Caïd Essebsi, préside le département des Finances succédant à Fadhel Abdelkefi par intérim et à Lamia Zribi avant lui. Deux noms critiqués car ayant « collaboré avec l'ancien régime ». Mais il ne s'agit certes pas des seuls.
Des noms comme Hatem Ben Salem à l'Education nationale, Adel Jarboui, à l'immigration et aux Tunisiens de l'étranger, ont également fait jaser. Le premier est ancien ministre de l'Education et de la Formation sous Ben Ali et le deuxième est un ancien secrétaire général adjoint du RCD.

Mais les critiques les plus virulentes ont surtout été dirigées contre Lotfi Brahem, proposé au très délicat ministère de l'Intérieur. A la tête de ce ministère très convoité, Youssef Chahed a décidé de balayer d'un revers de main les « recommandations » du parti Ennahdha (et de ses proches) qui tenait absolument à ce que Hédi Mejdoub reste en place.
Le militaire Lotfi Brahem, candidat annoncé comme technocrate et de formation militaire, ne fait également pas l'unanimité auprès des partis proches de Moncef Marzouki. Imed Daïmi avait appelé, quelques jours avant le remaniement, à ce que Hédi Mejdoub reste en place « sous peine de risquer la stabilité du pays ». « Le ministère de l'Intérieur sera la meilleure preuve des intentions de Youssef Chahed et du degré d'influence des lobbies » avait-il écrit par ailleurs.
D'ailleurs, aussitôt l'annonce de sa nomination rendue publique, les réactions de ses détracteurs ne se sont pas fait attendre. Le député Irada, Imed Daïmi, s'était insurgé sur les réseaux sociaux qualifiant cette nomination de « suspecte » et la décrivant comme « un indice concret de la volonté de Béji Caïd Essebsi et de l'organisation qui l'entoure de porter un coup au processus démocratique ».
« Lotfi Brahem est le second sécuritaire en poste qui viendra occuper cette fonction après Habib Ben Ammar qui l'a fait au lendemain du coup d'Etat du 7 novembre, et il est soutenu par le mafieux Kamel Letaïef. Sa nomination est une catastrophe nationale qui engendrera la détérioration de la situation de l'institution sécuritaire, qui commençait à peine à se redresser » a ajouté le député dans un post partagé sur Facebook appelant « les âmes libres » à se présenter devant l'ARP, durant la plénière consacrée au vote de confiance, « pour refuser le fait accompli et mettre les députés devant leur responsabilité dans ce grand crime qui peut mener la Tunisie vers le chaos qu'elle a pu éviter après la révolution du 17 décembre ».
En effet, Imed Daïmi a ouvert, depuis plusieurs mois déjà, les hostilités contre Lotfi Brahem sur les réseaux sociaux. Il avait même déposé une plainte contre lui l'accusant de « plusieurs faits graves dont certains s'assimileraient à des crimes ».

Mais le parti de Moncef Marzouki ne semble pas être l'unique formation politique à exprimer des réserves quant à la nouvelle équipe Chahed. Le Front Populaire a affirmé aujourd'hui, dans un communiqué, qu'il n'accordera pas sa confiance au nouveau gouvernement. La formation de gauche estime que le remaniement annoncé aujourd'hui par Youssef Chahed « ne résoudra pas les problèmes des Tunisiens » et qu'il s'agit d'une simple « redistribution des portefeuilles au sein de la coalition au pouvoir, qui suit une logique de quotas partisans et la mentalité du butin ».

Une réserve qui ne met en aucun cas en péril l'approbation de la nouvelle formation étant donné que les deux partis majoritaires au parlement, Ennahdha et Nidaa Tounes, ont d'ores et déjà exprimé leur satisfaction.
Le directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, s'était exprimé hier afin de saluer le nouveau gouvernement mais aussi « tous les Nidaïstes qui l'ont intégré ». De son côté, Rached Ghannouchi a invité le bloc d'Ennahdha au sein de l'ARP à voter en faveur de la nouvelle équipe gouvernementale.

En effet, Ennahdha garde ses ministres. Anouar Maârouf reste ministre des Technologies de l'information et de l'Economie numérique, quant à Zied Laâdhari et Imed Hammami, ils occupent désormais, respectivement, les ministères de la Coopération et de l'Industrie et des PME. Du côté de Nidaa, le parti de Hafedh Caïd Essebsi se la coule douce en gardant ses portefeuilles: Selma Elloumi reste au Tourisme, Majdouline Cherni à la Jeunesse et khemaies Jhinaoui aux Affaires étrangères sans parler des secrétaires d'Etat. En plus, Slim Chaker est nommé à la Santé publique, Radhouane Ayara, est nommé au Transport faisant ainsi de ce département la chasse gardée du parti. Deux nouveaux secrétaires d'Etat du parti font également leur entrée, il s'agit de Hatem Chahreddine Ferjeni, député Nidaa, et de Adel Jarboui, ancien chef de cabinet de Néji Jelloul.
Quant à Afek Tounes, si le parti garde également sa place au sein du gouvernement, il privilégie la prudence et préfère ne pas s'exprimer encore avant de réunir ses bureau politique et conseil national afin de se concerter sur la position officielle à exprimer. Par ailleurs, la centrale syndicale, a aussi affirmé « respecter les choix du chef du gouvernement pour le remaniement ministériel » annoncé hier. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Bouali Mbarki a déclaré : « Nous souhaitons que cette formation obtienne la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple. Nous n'avons pas d'objection sur la nouvelle équipe d'autant plus que les noms, sur lesquels nous avons émis des réserves, n'y figurent pas ».

Ce gouvernement porte, en effet, la marque des plus grands soutiens de Youssef Chahed. Si les deux partis forts ont eu leur mot à dire en plaçant leurs pions au sein de la nouvele équipe, la présidence de la République s'est aussi réservée une part importante an nommant, ou en gardant, des proches de BCE à des postes clés dont son ancien conseiller Ridha Chalghoum, nommé au ministère des Finances.

Jugé nécessaire par une partie de la classe politique, le remaniement ministériel s'est imposé de lui-même il y a quelques semaines avec la démission de Fadhel Abdelkefi et, ainsi, l'ajout d'un nouveau poste à pourvoir mais aussi l'échec évident de plusieurs autres départements. Fin août, Youssef Chahed annonce qu'il est « grand temps de parler de remaniement ministériel », alors que les tractations étaient déjà bien entamées afin de savoir qui fera partie de l'aventure.
La séance plénière pour le vote de confiance du gouvernement Chahed, prévue lundi 11 septembre, réserve peu ou pas de surprises quant à l'issue de la nouvelle équipe. Le gouvernement de « la dernière chance » avec ses 28 ministres et 15 secrétaires d'Etat, comporte 5 noms supplémentaires, moins de femmes et plus d'« anciens » que l'équipe précédente. Il semble, en revanche, avoir déjà obtenu l'aval de ceux dont la voix compte…


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