« La consécration du processus démocratique en cette étape transitoire est une responsabilité commune qui exige l'élargissement de la représentation du gouvernement, afin que le peuple entier puisse contribuer à la réussite de l'expérience démocratique en Tunisie », a affirmé, samedi 24 mars, M. Béji Caïd Essebsi, ex-Premier ministre, lors d'une conférence nationale tenue à Monastir. Placée sous le signe «Appel à la nation», la manifestation a été organisée par l'Association nationale de la pensée bourguibiste. L'événement a été marqué par une présence massive de milliers de citoyens et d'un grand nombre de représentants de partis politiques et d'organisations. L'ancien Premier ministre a appelé à réunir les meilleures conditions pour assurer l'alternance au pouvoir et à œuvrer à garantir l'équilibre sur la scène politique tunisienne. Il a, également, appelé à fixer une date claire pour les prochaines élections, insistant sur l'impératif à ce que l'Assemblée nationale constituante se hâte de préparer la nouvelle loi électorale, en plus de la mise sur pied d'une commission chargée de la préparation des prochaines élections. Il a, à cet égard, rappelé l'accord conclu avant les dernières élections entre le gouvernement qu'il présidait et le reste des acteurs politiques, à propos de l'organisation des élections présidentielles dans un délai maximum d'une année. Caïd Essebsi a, d'autre part, proposé l'organisation d'un référendum sur l'article premier de la Constitution de 1959 : « Le gouvernement actuel est incapable de trancher cette question, en dépit de son engagement précédent à faire en sorte que cet article demeure le dénominateur commun entre toutes les Tunisiennes et tous Tunisiens». Il a insisté sur la nécessité d'associer les différentes composantes de la société civile et les personnalités nationales aux efforts déployés en vue d'unifier certains partis centristes pour édifier une société centriste moderne, sans l'exclusion d'une quelconque partie. Les représentants de quatre groupes partisans avaient, auparavant, affirmé leur appui à l'initiative de M. Béji Caïd Essebsi qui vise à rapprocher les points de vue entre les partis du Centre et les différentes composantes de la société civile, réitérant l'engagement à adhérer à n'importe quel processus d'union qui vise à rassembler non seulement les partis au référentiel destourien mais aussi toutes les forces démocratiques progressistes et modernistes. M. Kamel Morjane, président du parti «Initiative», a appelé, dans cet même ordre d'idées, à serrer les rangs et à s'accorder sur l'intérêt supérieur de la Tunisie, loin des conflits et pour l'établissement d'un Etat civil moderne, saluant le processus d'unification des forces politiques qui tend à promouvoir l'action politique au service des aspirations réelles du peuple tunisien. De son côté, M. Faouzi Elloumi, un des membres fondateurs du nouveau pôle moderniste, le Parti national tunisien, a déclaré que les destouriens ont depuis toujours appelé «à la réforme et à l'édification, avec pour principal objectif l'intérêt de cette nation». Pour sa part, le fondateur du Parti démocrate progressiste (PDP), Ahmed Néjib Chebbi a estimé «qu'en dépit de la légitimité du gouvernement provisoire, il demeure incapable de diriger l'Etat». Il a souligné la nécessité d'élargir la composition du gouvernement actuel pour en faire un véritable gouvernement d'union nationale, présidé par une personnalité nationale indépendante et composé de compétences tunisiennes, avec une participation équilibrée des partis politiques. Il a affirmé sa disposition à collaborer avec M. Béji Caïd Essebsi pour la concrétisation de son initiative destinée à remettre le pays sur la bonne voie. M. Boujemâa Remili, coordinateur général du mouvement Ettajdid, a confirmé l'adhésion de son parti au processus participatif et de concertation engagé par M. Béji Caïd Essebsi qu'il considère comme étant «un homme d'Etat qui rassemble toutes les forces politiques et qui fait l'unanimité». Il a appelé à s'inspirer de la pensée bourguibiste pour mettre en place une société juste et démocratique.