Le tabac est considéré par ceux qui le consomment comme une liberté. Vous savez, cette même liberté de rébellion qu'ils se sont octroyée à la première cigarette. Laquelle est-elle réellement ? Celle de mourir des suites d'une maladie liée au tabac, pour 50% des fumeurs. Un fumeur sur deux ! Certes, le pouvoir hypnotique et chimique du tabac transforme cette liberté en dépendance. La liberté d'une consommation, quelle qu'elle soit, c'est le pouvoir de l'interrompre, ce qui n'est pas le cas depuis les lustres des temps avec le maudit tabac ! Personne ne nie le fait que le tabac est mauvais pour la santé. Sauf que ces derniers temps, on ne parle plus uniquement de tabac et de ses méfaits mais plutôt du marché parallèle de la contrebande et de la contrefaçon des cigarettes. En effet, ces derniers dominent le commerce illicite des produits du tabac vu que les cigarettes sont le produit légal destiné au public qui fait l'objet de la plus forte contrebande dans le monde. Des experts de renommée internationale estiment que le commerce illicite représente près d'un dixième des ventes mondiales de cigarettes, soient environ 600 milliards de cigarettes. En revanche, chez nous, le tabac de contrefaçon pullule dans nos cafés et nos kiosques de tabac et le marché parallèle est très florissant. On ne compte plus les marques en provenance du pays de l'Emir Abdelkader qui envahissent de plus en plus les poumons de nos concitoyens. Il faut dire que plusieurs de nos concitoyens accros aux cigarettes les apprécient aux marques locales et même aux marques de Philippe Morris. Selon eux, la qualité de notre tabac n'est plus comme l'était jadis ce qui les pousse à consommer ces pseudo-marques. Mais on se demande : est ce que le citoyen tunisien est-t-il en connaissance de la traçabilité des ces cigarettes qui débarquent en incognito chez nous ? Et si ce Tabac a été cultivé sur une terre morte ou inappropriée ? Et qui peut nous confirmer si ces marques de cigarettes ne contiennent pas des produits toxiques ? Aux dernières nouvelles, selon le quotidien indépendant « Assabah », quelques 40 milles paquets de cigarettes, 2 tonnes de « Al Jirak », et plus d'une tonne de « Mâasil », d'une valeur de plus de 150 mille dinars, ont été confisqués par la douane tunisienne : une très belle saisie qui nous montre bel et bien les efforts des autorités tunisiennes pour faire face contre ce fléau qui ne cesse de gagner du terrain. Des efforts à saluer ! En parallèle, d'autres pratiques passent inaperçues et qui peuvent être associées à l'émergent marché parallèle du tabac : il s'agit des pratiques qui s'exercent à la sortie des portes des recettes du tabac. Selon les dits de plusieurs propriétaires de bureaux de tabac (les fameux Gomrog), ces derniers qui sont titulaires de patentes de « Gomrog », achètent la cartouche (qui contient 10 paquets de cigarettes) d'une marque très connue en Tunisie à 18d240 pour la revendre par la suite dans leurs bureaux à 19d000. Mais voilà que certains commerçants ont pris l'habitude de se barricader en face des locaux des recettes du tabac pour acheter la cartouche au près titulaires des patentes de « Gomrog » dans une fourchette qui oscille entre 20d et 22d pour la revendre après à 24d et même à 25d. Toujours selon ces vendeurs, vu le manque de la quantité du tabac sur le marché, ces pratiques sont devenues monnaie courante. En plus ces mêmes buralistes sont parfois obligés de vendre à leurs clients le Tabac par cigarette ou de vendre le paquet à 2d400. Comme quoi la pénurie du tabac peut parfois pousser ces buralistes à frapper aux portes du marché parallèle. Décidément, tout le monde est unanime sur le fait que la qualité et la quantité du tabac tunisien disponible sur le marché contribuent amplement à l'épanouissement de ces pratiques et surtout à l'émergence du marché parallèle. Il est à rappeler que le commerce illicite des produits du tabac se soustrait aux politiques de réduction du tabagisme et en particulier aux majorations de taxes sur le tabac, et il encourage à la consommation en mettant à disposition des cigarettes meilleur marché. Ainsi, selon des études de l'OMS, l'élimination du commerce illicite mondial de cigarettes sauverait plus de 160 000 vies chaque année à compter de 2030. Une autre étude de l'OMC (Organisation Mondiale de Commerce) certifie que le commerce illicite du tabac coûte très cher aux gouvernements. Ces derniers perdent au moins 40,5 milliards de dollars américains par an en termes de recettes fiscales au profit du commerce illicite. À bon entendeur salut !