La Tunisie est un pays africain. Cependant, les échanges commerciaux avec les pays subsahariens restent très faibles. La part des exportations tunisiennes vers l'Afrique noire est de 2% en 2010, contre 1% en 2005. Nos exportations évoluent à un rythme beaucoup plus lent vers l'Afrique. Kamel Ben Yaghlane, sénateur jayci, a indiqué que plusieurs facteurs doivent se réunir pour réussir les échanges avec l'Afrique. D'abord, il faut doter le pays des moyens de communication technique et transversale (physique et morale). Il faut se déplacer pour être africain et gagner les opportunités offertes. « Les billets d'avions sont très chers, et pourtant, les amis africains affluent en Tunisie pour échanger les opportunités d'affaires et pour assister aux forums et symposiums économiques. Le but est de créer une amitié et un climat d'affaires favorable. La création des jeunes chambres augmente les opportunités», a-t-il indiqué. Le sénateur a énuméré les conditions pour réussir un partenariat bilatéral. « Les tunisiens ayant l'idée de prospecter des opportunités d'affaires en Afrique doivent se débarrasser du facteur complexes. Il ne faut pas se comporter avec un sentiment de supériorité, parce que l‘Afrique est très particulière. Ce comportement bloque la réussite d'un partenariat gagnant-gagnant. Dans ce cas, il ne s'agit pas de savoir faire mais de savoir se comporter. C'est vrai que l'Afrique souffre du retard occasionné par la colonisation, mais c'est aux Africains de développer leurs potentialités. C'est à travers l'union des pays africains que le fossé s'atténue », a-t-il précisé. De son côté Cheffia Chelbia, directrice centrale au CEPEX a présenté le bilan commercial et les potentialités tunisiennes en direction des pays africains. Selon le rapport du CEPEX, l'Afrique a des opportunités d'exportations très prometteuses. C'est un grand continent composé de 53 pays avec une population d'un milliard d'âmes. Sa part dans les exportations mondiales est de 3.5%. La part des importations mondiales est de 2.9%. Les besoins d'investissements en infrastructure par an d'après les prévisions de la Banque africaine est de 100 milliards de dollars. C'est un marché vierge et potentiel pour les produits et services tunisiens. Concernant le commerce bilatéral, le taux d'exportation tunisien vers les pays africains est en évolution. En 2007 la Tunisie a exporté 277 millions de dinars, contre 357 MD en 2008, 407 MD en 2009 et 530 MD en 2010. D'une année à l'autre, il dépasse les exportations vers les autres continents de l'ordre de 30%. Trois secteurs sont déterminants. Il s'agit des secteurs des industries diverses qui représentent 36.5% du total des exportations tunisiennes vers l'Afrique. Les produits agroalimentaires représentent 30%, et les produits mécaniques 25%. Le textile ne représente que 6% dont 0,8% pour le cuir et chaussures. Pour 2010, les principaux clients de la Tunisie sont l'Ethiopie, le Sénégal, le Niger, la Cote d'Ivoire, le Congo, et le Gabon. Au niveau des services, nous exportons annuellement 400 MD de services de télécom, TIC, santé, enseignement, transport et services financiers, des secteurs que les promoteurs tunisiens peuvent facilement exporter vers l'Afrique et bénéficier de l'Atout langue et proximité.