200 associations se sont unies pour fonder l'Alliance civile pour la réforme du système éducatif La société civile semble être mécontente du démarrage du dialogue national sur la réforme du système éducatif. En effet, de nombreuses associations œuvrant dans le domaine de l'éducation jugent, aujourd'hui — bien que le ministre de l'Education, Néji Jalloul affirme le contraire — qu'elles sont tenues à l'écart du débat sur le changement du système éducatif qui doit être révisé de fond en comble vu les nombreuses défaillances et le mauvais rendement qui le caractérisent. Le coordinateur général de l'Alliance civile pour la réforme du système éducatif, l'expert Msaddak Jelidi, a tenu, hier, une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé que le ministère de l'Education a accordé la priorité à l'Ugtt, à l'Institut arabe des droits de l'homme et au cadre enseignant pour participer au débat sur la réforme du système éducatif, alors qu'il a relégué au second plan la participation du tissu associatif. L'expert a dénoncé l'hypocrisie d'un dialogue qui se veut social démocratique, issu d'une base élargie faisant participer toutes les composantes impliquées par la réforme mais qui est finalement empreint d'une connotation plus politique qu'autre chose, selon l'expert qui craint que ce dialogue soit pour la forme et que le ministère ne décide finalement seul des principaux axes de la prochaine réforme du système sans tenir compte des recommandations issues de la base. Afin de contribuer activement à cette réforme, près de deux cents associations œuvrant dans divers domaines (protection des droits des défavorisés, accès à l'éducation, protection de l'environnement...) ont décidé, le 17 mai dernier, de constituer une large alliance pour participer de manière efficace au dialogue sur la réforme du système. Ces associations prévoient, en effet, de jouer un rôle actif en engageant le débat dans les régions et en présentant, par la suite, au ministère de l'Education leur propre projet de réforme issu essentiellement à partir des recommandations des divers composantes du tissu associatif. « L'objectif de l'Alliance pour la réforme du système éducatif est de redémarrer le dialogue sur la réforme du système éducatif sur des bases solides, saines, transparentes et démocratiques. C'est capital dans la mesure où il s'agit de présenter un projet qui réponde aux attentes des générations à venir et qui s'inscrit dans la droite ligne des orientations nationales qui figurent dans la constitution tunisienne en matière de droit et d'éducation », a observé M. Msaddak Jelidi. Selon ce dernier, le ministère devrait faire preuve de neutralité vis-à-vis de toutes les parties qui ont été associées au dialogue et ne pas privilégier l'une par rapport à l'autre, en insistant, par ailleurs, sur le fait que l'institution doit avoir recours à des experts et des compétences expérimentées dans tout ce qui a trait à l'éducation. « Pour que ce dialogue national sur la réforme du système éducatif réussisse, il faut faire appel à des experts nationaux et internationaux habitués à organiser ce type d'événement afin que la réforme démarre sur des bases solides ».