La prochaine rentrée scolaire 2015/2016 sera marquée par l'extension du projet national intégré de lutte contre l'abandon scolaire des filles dans les zones rurales aux régions de Kasserine, Jendouba et Kairouan. Ce projet a été lancé par le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, depuis 2013 dans la ville de Majel Bel Abbès, dans la région de Kasserine pour s'étendre, par la suite, à d'autres régions, a indiqué, hier à Tunis, Jazia Hammemi, coordinatrice du projet, lors d'un atelier de travail portant sur ce projet. L'objectif de ce projet, a-t-elle expliqué, est de réunir les conditions favorables permettant aux filles rurales de poursuivre leurs études et d'atteindre un niveau d'éducation avancé afin qu'elles puissent réaliser leur autonomisation socioéconomique, culturelle et politique. Dans ce contexte, elle a tenu à rappeler que le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a signé, récemment, une convention cadre avec l'association «Al Madanya» et les ministères du Transport, de l'Intérieur, de l'Education et de la Sauvegarde du patrimoine afin de définir les volets stratégiques du projet. Il s'agit, a-elle dit, de garantir les services de transport rural et scolaire, de créer des restaurants scolaires et des clubs d'animation culturelle, de fournir les équipements nécessaires aux fins de créer un environnement propice à l'apprentissage. Lors de cet atelier, organisé à l'initiative de son département en collaboration avec l'Institut républicain international, la ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Samira Merai, a indiqué que l'abandon scolaire favorise le retour à l'analphabétisme qui s'élève, selon Merai, à 25,9% chez les femmes au niveau national et dépasse les 40% dans les régions de Kairouan, Jendouba, Siliana et Kasserine. Elle a affirmé, en outre, que l'abandon scolaire précoce pousse les filles rurales issues de milieux pauvres à quitter leurs familles pour travailler en tant qu'aides ménagères, ce qui est de nature à les faire exposer à la maltraitance et à l'exploitation. Des études de terrain menées par le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance en 2013 ont montré que les causes de l'abandon scolaire sont multiples et dues, notamment, à des facteurs économiques (pauvreté) et culturels (discrimination contre les femmes). Les causes sont, également, d'ordre pédagogique liées à l'environnement scolaire et à l'infrastructure. Ces mêmes études révèlent que le nombre d'élèves qui ont abandonné l'école de manière précoce s'élève à 100 mille. La plupart d'entre eux sont originaires des régions intérieures marginalisées.