Une conférence de presse de la secrétaire d'Etat a précédé la remise d'un prix à une association de Menzel Bourguiba... Lors d'une cérémonie organisée hier à Tunis, la secrétaire d'Etat chargée des Affaires de la femme et de la famille, Neïla Chaâbane, a décerné le prix national de la femme rurale pour 2013 à l'Association des femmes artisanes (AFA) de Menzel Bourguiba. L'association en question est active dans le domaine de la formation, mais aussi et surtout de l'encadrement de la femme rurale artisane. Sa présidente, Khadija Ghanemi, a promis, en recevant le prix, de travailler à l'élargissement de ses activités pour couvrir d'autres régions, à l'instar de Metline et Ras Jbal. La remise du prix a été précédée d'un point de presse à l'occasion de la Journée internationale de la femme rurale, pendant lequel Neïla Chaâbane a tenté de faire un exposé des différentes actions menées sous sa direction, afin de soutenir la femme rurale. Lutte contre l'abandon scolaire En milieu rural, l'abandon scolaire est une problématique générale, mais comme dans l'ensemble des maux de la société, c'est toujours la femme qui en souffre le plus. Si les garçons qui abandonnent leur scolarité peuvent prétendre à de nouveaux horizons, la fille, elle, n'a pas cette chance. Selon une étude du ministère de décembre 2013, plus d'une femme sur quatre est analphabète. Constat intéressant de l'étude : lorsqu'on donne la chance aux filles d'accéder à l'éducation, celles-ci réussissent aussi bien que les garçons. La chance à une instruction correcte, c'est justement ce que souhaite donner aux jeunes filles rurales le secrétariat d'Etat à la Femme et à la Famille, pour dissuader les parents d'interrompre les études de leurs progénitures. En effet, le secrétariat d'Etat a mis en place une commission mixte pour tenter de trouver des solutions. A Kasserine, plus exactement dans la région de Majel Abbes, un projet pilote vise à mettre en place un dispositif de transport gratuit, une cantine, ainsi que l'aménagement d'un espace multidisciplinaire, capable d'accueillir les élèves pendant les heures creuses. Si l'expérience est un succès, d'autres écoles bénéficieront du projet. L'argent, le nerf de la « guerre » Selon la même étude menée en 2013, plus de 66% des femmes sondées déclarent être « des femmes au foyer », et seulement 17.8% déclarent travailler. Mais le fait est que les femmes ne considèrent pas leurs activités dans les exploitations familiales comme un travail. Pour elles, la distinction entre « travail domestique et travail non domestique » n'est pas évidente. Ainsi, le secrétariat d'Etat à la Femme et à la Famille va-t-il continuer à soutenir les organisations locales comme l'Association des femmes artisanes de Menzel Bourguiba, qui contribuent à l'émancipation financière de la femme. Cette politique passe naturellement par l'élargissement des domaines de formation, par la valorisation d'un certain nombre d'activités rurales, mais également par la simplification des procédures de financement des projets personnels des femmes rurales.