Du directeur sportif à quelques joueurs cadres en passant par le staff, le CA prendrait un coup de neuf. Ce n'est pas une crise, ni un moment de tension comme le décrivent certains, mais plutôt un moment chaud, un moment où les décisions «stratégiques» sont en train d'être prises. L'euphorie du championnat gagné a pris fin le lendemain de la remise du trophée. L'élimination en coupe de la CAF est venue à un mauvais moment et elle a poussé le président du CA, Slim Riahi, à accélérer la procédure d'évaluation, d'abord, puis celle des décisions. C'est lui qui prend tout en main depuis le lendemain de l'élimination face à Al Ahly. Il organise l'opération évaluation, faisant appel à une commission large d'ex-joueurs (les frères Sellimi, Lotfi Rouissi, Mehaïssi...). En même temps, S.Riahi centralise aussi le dossier des recrutements. Il contacte les agents de joueurs pour mettre la main sur quelques oiseaux rares mais aussi pour stabiliser les joueurs cadres. Saber Khelifa, par exemple, est le premier «recrutement» d'un «top player». L'OM a cédé les services de Khelifa au CA pour un million d'euros et des avantages sur une éventuelle cession. Louhichi sur le départ Le courant ne passe pas bien entre Riahi et Louhichi ces derniers temps. C'est la réalité pour ceux qui sont dans le giron du premier décideur du CA. Nos sources parlent d'un mécontentement de Riahi après l'élimination contre Al Ahly. A cet instant, l'actuel directeur sportif, qui n'a pas réussi à gérer la consécration (il a tout fait pour se mettre en vedette et pour attaquer ceux qui ont critiqué le CA cette saison), est sur le point de partir. Titre qui a coûté trop cher, recrutements pas réussis dans certains cas, appropriation de la consécration, jeunes recrutés mis à l'écart, relations tendues avec certains joueurs, la liste des «reproches» qu'on fait à Louhichi est ouverte. Nos sources parlent d'un remaniement général à la section football qui peut toucher plus que le poste de directeur sportif. Et le fait que Riahi prend le dossier des recrutements en main et qu'il consulte maints ex-joueurs (dont des concurrents à Louhichi) prouve bien que le président du CA devrait «limoger» Louhichi qui a commis plusieurs erreurs qu'on ne peut escamoter. Qui veut la peau de Nater? Pour une équipe championne de Tunisie, décidée à jouer les premiers rôles en Ligue des champions, la moindre des choses est de conserver l'ossature. Le départ de Djabou (un joueur qui a coûté très cher et qui n'a pas apporté grand-chose cette saison) est attendu, celui de Mikari l'est aussi. Le départ des joueurs peu convaincants et les renforts de qualité permettront de préserver l'équilibre et d'éviter une cassure. Mais le départ des joueurs réguliers peut poser problème, Houcine Nater est aujourd'hui donné comme partant certain. Toute une campagne est alimentée autour de ce joueur qui, selon les mauvaises langues, en a ras le bol et a claqué la porte. On veut à tout prix évincer ce joueur, et ne cherchez pas à comprendre. Le différend entre Nater et le directeur sportif y est pour beaucoup. Sanchez, l'énigme! Techniquement, le CA de Sanchez a évolué dans la souffrance. Il doit son titre au sprint final après le match de l'ASM, au mental des joueurs cadres et aux révélations de la fin de saison. Sanchez était le seul commandant à bord ? Non, pas forcément. Il avait plusieurs contraintes qu'il a même avouées, telles que l'effectif réduit et le poids de quelques stars. Restera, restera pas ? La décision revient à Riahi, qui, selon nos sources, peut lui accorder une autre chance avec un nouveau staff probablement. Il a passé presque une année, il connaît bien les rouages de l'équipe et le potentiel des joueurs, mais a-t-il le tempérament de quelqu'un qui peut transcender l'équipe sur ce nouveau palier ? La raison... D'après nos sources, Riahi n'est plus prêt à continuer avec ces folies financières. Il n'est plus prêt à payer des salaires mirobolants et de gros avantages comme ce fut le cas cette saison. Admettons ça. Mais peut-il pousser ses joueurs à revoir leurs contrats ? Qu'est-ce qui les obligerait à accepter des salaires plus bas ? C'est vrai que la masse salariale est énorme, mais pour des joueurs comme Khelifa, Ben Mustapha, Nater et Belaïd, qui touchent des salaires élevés, perdre leurs avantages n'est pas une option même à discuter. Ils ont des offres et peuvent partir s'ils trouvent leur compte ailleurs. Revoir la politique salariale au CA n'est pas si simple que l'on pense. Peut-être bien que Riahi peut libérer les joueurs à gros salaires sans contrepartie, peut-être qu'il peut négocier mieux ses prochains recrutements. Ceci peut lui permettre d'économiser de grosses sommes. Mais il peut jeter un coup d'œil et voir les écarts dans les salaires entre les joueurs. Des talents oubliés qui ne coûtent pas cher peuvent permettre au président clubiste de passer à une politique de sagesse et éviter les folies financières.