Les 2165 km de voies ferrées sont équipées de 1125 passages à niveau dont 30% sont situés en milieu urbain et 20% équipés de signalisation automatique. Le problème de la sécurité au niveau du réseau ferroviaire se pose avec plus d'acuité chaque fois qu'il y a un accident plus ou moins grave. Le conflit rail/route ne date, donc, pas d'hier et n'est pas l'apanage de la Tunisie. S'il arrive qu'un drame se produise entre le train et un autre moyen de transport (car, voiture, camion, etc.), il est difficile d'imputer la faute aux trains. Même s'il n'y a pas de signalisation, le conducteur d'un véhicule (quel qu'il soit) doit tenir compte des risques et être prudent avant de traverser. Les détracteurs du rail sont nombreux à énumérer les carences et les insuffisances. Mais ils oublient que beaucoup d'automobilistes font fi de toutes les signalisations et traversent même lorsque la barrière automatique est abaissée. Si vraiment il y a des efforts à faire, la SNCFT n'a pas failli. Elle a fait tout ce qui est en son pouvoir de faire malgré les difficultés financières qu'elle connaît. Déjà, on compte au moins 1125 passages à niveau sur tout le réseau national long de 2.165 km. 30% de ces passages sont situés en milieu urbain. Il existe, aussi, des passage équipés d'un système automatique. Ils ne constituent que 20% de l'ensemble. Ceci n'a pas empêché la SNCFT de chercher des solutions plus radicales pour assurer plus de sécurité tout le long des voies. Pour s'adapter à l'évolution et aux nouvelles données dont, notamment, l'extension urbaine, la Société nationale a procédé à l'élaboration d'un plan visant à assurer davantage de sécurité. Ces mesures reposent sur 3 axes. Le premier consiste à clôturer les emprises. En d'autres termes, construire des clôtures de plusieurs kilomètres pour chaque agglomération. Ceci ne passe pas sans susciter la désapprobation des riverains. En effet, l'édification de tels ouvrages est de nature à créer des barrières et à empêcher les habitants de se déplacer comme ils le souhaitent. Avec le vent de protestation qui souffle sur le pays, tout ouvrage devient sujet de discorde et entraîne des oppositions et des blocages. Le deuxième axe suppose la suppression des passages à niveau importants pour les remplacer par la construction d'ouvrages de dénivellement rail/route. Le dernier point devrait permettre de doter les passages à niveau de moindre importance de signalisation automatique soit en installant des barrières mobiles soit des feux. Ce qu'il faut mentionner, ici, c'est que le fait d'entreprendre de tels travaux coûte très cher. C'est vrai que quand il s'agit de sécurité, on ne doit pas être très regardant sur les dépenses. Toutefois, la bonne gestion nécessite une certaine objectivité surtout quand on sait que le coût moyen d'équipements d'un passage à niveau en signalisation automatique atteint jusqu'à 200.000 dinars sans tenir compte de la maintenance.Par ailleurs, l'intégration d'un ouvrage de dénivellement rail/route en milieu urbain pose des problèmes de temps et d'argent. Il s'agit d'engager des négociations avec les autorités locales pour exposer les projets et les discuter. Ensuite, il faut attendre l'aboutissement des démarches. Cela peut durer une assez longue période. En outre, la réalisation de tels ouvrages entraîne, nécessairement, d'importants aménagements des divers réseaux ainsi que la modification du plan de la circulation dans l'agglomération concernée. Généralement, la réalisation d'un ouvrage de dénivellement rail/route coûte environ 5 millions de dinars. Il n'en demeure pas moins que de grands efforts ont été consentis par la Sncft dans cette voie. Des exemples de réussite peuvent être cités. En effet, la ligne de la banlieue sud est quasiment sécurisée. Après les travaux gigantesques entamés depuis 1995 pour protéger le site propre et l'électrification de la ligne, beaucoup d'autres actions sont attendues. A Sousse, la question de la traversée de la Place Farhat Hached a été résolue. La circulation ferroviaire Tunis-Sfax a été déviée sur une nouvelle bretelle Kalaâ Sghira-Msaken. Quant à la clôture des emprises ferroviaires à Sfax entre Sakiet Ezzit et la gare elle a été consolidée par 17 passages à niveau équipés totalement de signalisation automatique. En définitive, bien du travail reste à faire et les efforts doivent se poursuivre en vue de concrétiser les objectifs liés à la sécurité. C'est pourquoi il est envisagé de continuer la construction de clôtures, d'équiper les passages à niveau de signalisation automatique et de réaliser les ouvrages de dénivellement dans le but d'atténuer les problèmes qui se posent actuellement. Il est entendu que ce programme intégré ne pourra se faire qu'en allouant le budget nécessaire tout en tenant compte des priorités. Parmi ces priorités, il est nécessaire de rappeler la prochaine entrée en service du réseau ferroviaire rapide (RFR) avec ce qu'il va entraîner comme modifications et rénovations. La date de juillet 2017 est hypothétiquement retenue. A la région de Sfax, il y a lieu, également, de prendre en considération le projet du métro que tout le monde attend.