Le contribuable a le droit de savoir où va son argent : est-ce pour développer le sport ou bien pour satisfaire les caprices de quelques joueurs? On revient à un sujet très important qui touche notre championnat de près : les finances. On a encore beaucoup de temps avant le début du championnat, mais on risque fort de connaître des polémiques à ce sujet : la plupart des clubs demandent le déblocage des subventions auprès du ministère des Sports et des collectivités locales. Un accord a été trouvé depuis la saison dernière, en vertu duquel le ministère des Sports, le grand bailleur de fonds du sport national, verse des tranches au profit des clubs de la L1 et la L2. Ces montants ne sont pas alloués selon le budget du club ni son activité, et donc ces «subventions» lèsent les clubs «pauvres» et aident les clubs à budgets élevés. Ce qui gêne dans tout cela, c'est que les clubs de football, via la FTF et l'amicale des présidents de clubs, usent d'une pression énorme pour accélérer la cadence des versements et pour revoir à la hausse ces montants. Amnistie fiscale, droit au financement public pour les clubs sont des doléances plus ou moins légitimes si l'on se met à la place de ces clubs qui n'ont plus de quoi vivre. Cette crise de financement aiguë qui paralyse les clubs et qui les met dans une position d'insolvabilité, est-elle automatiquement un motif pour exiger le financement public? C'est vrai que les clubs jouent un rôle social d'encadrement considérable, mais remarquez bien que cet argent public (c'est l'argent du contribuable et de ceux qui payent leurs impôts) va, non pour développer le sport, la formation, l'infrastructure, l'amélioration des performances dans toutes les disciplines, mais est utilisé dans la plupart des cas pour payer des salaires exorbitants de joueurs et d'entraîneurs, et pour enflammer le «mercato» et augmenter les prix. Les caisses des clubs sont «trouées» parce qu'on n'a pas su gérer les fonds en engageant des dépenses exagérées (sans qu'il y ait une contrepartie technique valable) et en échouant à développer ses créneaux rentables (vente des joueurs) et à trouver des sources de revenus autres que le concours public. Le contribuable a le droit d'exiger que son argent aille aux vrais objectifs du sport et du football. Il a aussi le droit de refuser que son argent serve de palliatif aux mauvais gestionnaires et de caisse pour renflouer les comptes de joueurs payés au moins 10 fois le Smig. C'est une question fondamentale!