Suite à la crise qui a touché le secteur touristique, une baisse générale de la demande a été enregistrée au niveau des produits agricoles. Un plan de sauvetage est en préparation. Les actes terroristes perpétrés récemment dans un hôtel à Sousse ont eu des impacts graves non seulement sur le secteur touristique mais aussi sur le secteur agricole. L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) lance d'ailleurs, à travers son président, M. Abdelmajid Ezzar, un cri d'alarme en vue de sauver le secteur qui est au bord du gouffre. Selon lui, «les hôtels achètent habituellement de grandes quantités de produits agricoles pour répondre aux besoins en nourriture des touristes. Mais suite à l'attentat qui a eu lieu dans un hôtel à Sousse, plusieurs unités hôtelières ont diminué leur rythme de travail ou arrêté carrément leurs activités, d'où une baisse considérable de la demande et une diminution des ventes des agriculteurs qui font face déjà à l'endettement et à la dégradation des prix sur le marché». Le secteur agricole subit donc des impacts négatifs de la crise que traverse le secteur hôtelier et des mesures urgentes devraient être prises dans les meilleurs délais en vue de sauver des milliers de postes d'emploi directs et indirects. Il s'agit aussi de fournir les conditions favorables pour la production afin que le secteur puisse participer à la réalisation de la sécurité alimentaire en approvisionnant les marchés en divers produits agricoles. Baisse des prix inquiétante M. Ezzar souligne, par ailleurs, que les prix ont connu une baisse inattendue sur le marché. «On ne parle plus de coût de production maintenant mais de sauvetage du secteur d'autant plus que le ministère du Commerce a limité les exportations en vue de fournir de grandes quantités de produits pour la période de grande consommation qui concerne notamment le secteur touristique». A titre d'exemple, les prix du melon a chuté à 1d,000, voire 500 millimes. De même pour les œufs, le prix unitaire à la vente a chuté à 90 millimes. Cette baisse a concerné aussi les piments, les tomates, le poulet... Des milliers d'agriculteurs vivent dans un état déplorable et ne parviennent plus à poursuivre leurs activités. Au début de la semaine prochaine, l'Utap va préparer un rapport comportant une analyse de la situation agricole dans le pays et va formuler des recommandations avant de l'envoyer au gouvernement pour qu'il prenne les mesures nécessaires relatives au sauvetage du secteur. Il n'est pas normal, en effet, que des quantités de produits agricoles qui ne peuvent pas être stockées soient détruites à cause de la récession de la demande. La production de ces produits a coûté des sommes faramineuses aux agriculteurs. Par ailleurs, de nombreux agriculteurs ont des dettes non seulement auprès des banques mais aussi auprès de la Steg. Plusieurs solutions sont proposées par l'Utap comme, à titre d'exemple, la création et la mise en œuvre rapidement du Fonds des catastrophes pour pouvoir indemniser les agriculteurs sinistrés. «Ces actes terroristes peuvent être assimilés à une catastrophe, estime notre interlocuteur. Par conséquent, les agriculteurs ont droit de bénéficier des indemnités requises». Il est nécessaire aussi, de l'avis du représentant des agriculteurs, de rééchelonner sans intérêt les crédits contractés par les agriculteurs pour diminuer un tant soit peu les pressions subies. Il est recommandé, de même, d'effacer les dettes de l'eau d'irrigation dont 80% concernent la Steg, compte tenu de l'utilisation de l'électricité pour le pompage de l'eau. D'autres propositions et recommandations seront soumises au chef du gouvernement en vue de les examiner et de prendre les mesures qui s'imposent.