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«Alkahina» pour en finir avec la pollution marine
ENVIRONNEMENT
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 09 - 2015

Un projet de révision et de modernisation du système de traitement des eaux usées
Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes) a élaboré l'étude d'un projet susceptible de répondre aux besoins de la société en matière d'assainissement et de résoudre, à long terme, les problèmes y référant et sauver, ainsi, l'environnement d'un désastre écologique récalcitrant. Le projet «Alkahina» consiste à réaménager, une fois pour toutes, les réseaux de canalisation et d'assainissement et de ré-agencer le fonctionnement des stations d'épuration des eaux usées selon une logique à la fois écologique, économique et développementale.
Le projet vient en réponse aux faits observés lors de l'élaboration par le président du Ftdes section Monastir, en mai 2013, d'une enquête dans le but de décortiquer le problème environnemental dans la région. L'enquête a, en effet, réussi à cerner les innombrables et fâcheuses défaillances environnementales qui, additionnées à la topologie de la région, ont fini par transformer la baie de Monastir, et plus particulièrement, les villes de Ksibet el Mediouni, Lamta, Sayada et Frina en de véritables sites polluants.
Monastir sous l'emprise de la toxicité
Il faut dire que la situation environnementale de ces villes est alarmante. Le déversement des eaux usées et non traitées dans la mer a infecté la biodiversité marine et transformé le port de Ksibet el Mediouni en un port carrément toxique pour la faune et pour la flore marines. Les substances toxiques proviennent aussi des eaux utilisées par les industriels du textile dans le délavage des jeans et déversées dans la mer. Ce qui favorise la formation de masses d'algues sur les plages ; des algues qui diffusent des effluves nauséabondes et dégagent de l'hydrogène sulfuré (H2S). Autant d'abus qui contribuent, en outre, à la diminution alarmante du taux d'oxygène dans l'eau. Selon le laboratoire régional d'analyses bactériologiques d'eau à Ksibet El Mediouni, l'eau de mer prélevée de la baie de Monastir ne compte que 12% d'oxygène alors qu'elle devait en compter 90%. A Soukrine, par exemple, ce taux est de 85,84%. Le «désastre écologique» de Monastir est patent. En 2006, la pollution marine avait fini par former une mare de boue d'un mètre de hauteur et de l'échouage de quantités importantes de poissons. Incapables de poursuivre leurs activités pourtant vitales, 200 pêcheurs de la région ont tiré leur révérence, ce qui dénote de l'ampleur d'une telle catastrophe écologique sur l'aspect socio-économique.
Un réseau de stations de pompage et un réseau de canalisation
Le projet «Alkahina» promet de réviser le système d'assainissement et de traitement des eaux usées et autres industrielles. Il comprend plusieurs étapes qui consistent à réaménager le réseau existant et à construire une plateforme supplémentaire dont les fonctions seront à la fois complémentaires et basiques.
Il s'agit de développer un réseau de stations de pompage via la conversion des stations d'épuration des eaux usées en de stations de pompage et la création de nouvelles stations. Ce réseau aura pour mission de canaliser les eaux et de les transférer vers la principale station de pompage. Le projet, dont la durée de réalisation s'étale sur trente ans, implique la mise en place de sept groupements de nouvelles stations principales. Chaque groupement se chargera du traitement des eaux usées relevant d'un ensemble de régions. Le Ftdes propose, d'ailleurs, une cartographie pratique desdits groupements : un groupement de stations principales au nord, couvrant les régions de Bizerte, Béja et Jendouba; un deuxième, axé sur le Grand-Tunis et le Cap Bon, couvrant les gouvernorats de Tunis, la Manouba, l'Ariana, Ben Arous, Zaghouan et Nabeul. Le troisième groupement sera implanté au nord-ouest pour traiter les eaux usées provenant de Siliana et de Kasserine; un groupement au centre-est pour couvrir les régions de Kairouan, Sousse, Monastir et Mahdia ; un groupement au centre, couvrant Sfax et Sidi Bouzid; un groupement spécial bassin minier, couvrant les régions de Gafsa et Tozeur et, enfin, un groupement relatif aux régions du sud, couvrant Medenine, Kébili et Tataouine. Parallèlement à ces groupements de stations, il convient d'implanter des stations tertiaires dans les zones rurales et d'aménager des lacs artificiels à proximité des nouvelles stations d'épuration afin de stocker les eaux traitées et contribuer ainsi à l'alimentation des nappes aquifères.
L'eau usée : une richesse !
D'un autre côté, le croquis du réseau d'épuration implique la révision du système de canalisation. Le Ftdes suggère ainsi l'installation d'un nouveau réseau de canalisations, permettant l'écoulement des eaux usées traitées dans l'irrigation et le reboisement. Un second réseau de canalisations s'impose. Celui-ci permettra l'orientation des eaux usées vers les stations de pompage. Une fois traitées, les eaux usées seront canalisées vers les zones semi-arides. Le réseau de canalisation comptera, aussi, une ligne nord-sud, laquelle reliera lesdits groupements. Elle permettra le transfert de l'excédent des eaux traitées vers le désert.
Il est à souligner que le projet exige la séparation des eaux usées provenant des ménages, et autres du secteur industriel; ces dernières seront traitées dans des stations spécifiques. «Alkahina» recommande, en outre, la délocalisation des usines polluantes vers des zones spécifiques.
Un projet de longue haleine a été remis à l'Onas dans l'espoir qu'il soit adopté. Il a été éludé, semble-t-il, pour son coût exorbitant.
Mer souffrante à Monastir !
Le problème écologique de la baie de Monastir remonte à 1990, date qui marque l'instauration de deux stations d'épuration des eaux usées à Lamta et à Frina. Ces deux projets ont endommagé l'écosystème marin, pollué l'environnement, nui à l'activité socio-économique des pêcheurs et menacé la santé publique dans la région. Le Ftdes, section de Monastir, a publié en mai 2013 une enquête sur la situation, intitulée «Le désastre écologique de la baie de Monastir».
Sur le plan topologique, la baie de Monastir est naturellement exposée à la pollution. Elle représente plusieurs obstacles naturels, empêchant les vagues de se former et favorisant ainsi la formation des sédiments. D'autant plus que les rejets chimiques et polluants réduisent l'oxygène, faute de quoi la biodiversité marine chute sous l'effet de l'asphyxie. Les poissons qui y résistent sont généralement non consommables. Du coup, le port de Ksibet El Mediouni, par exemple, s'avère être un nid de bactéries. Les algues jonchent les plages et dégagent, de surcroît, l'hydrogène sulfuré (H2S), un gaz toxique dont les effluves nauséabondes enveniment l'atmosphère et empêchent les habitants de vivre normalement. Pis encore : au contact de l'humidité, le H2S se transforme en oxyde de soufre ; un gaz qui parvient à noircir l'or et le cuivre et impacte négativement la végétation.
L'homme est pour beaucoup dans cette détérioration écologique. En 1990, les stations d'épuration des eaux usées implantées à Frina et à Lamta étaient censées contribuer au développement d'une stratégie pro-environnementale. Or, ces stations sont confrontées à des quantités d'eau usées nettement supérieures à leurs capacités. La station de Lamta, par exemple, reçoit le double de sa capacité ; cette dernière est de l'ordre de 2300 mètres cubes d'eau usée par jour. Du coup, l'on recourt sitôt à la solution de facilité qui consiste à déverser l'excédent d'eau usée dans la mer. En 2006, le port de Ksibet El mediouni a été envahi par une boue nauséabonde d'un mètre de hauteur. L'échouage de poisson était flagrant.
D'un autre côté, l'on constate que le réseau de collecte des eaux pluviales à Ksibet El mediouni est suranné. Les eaux de pluies sont spontanément rassemblées dans le réseau des canalisations ce qui enfonce davantage le clou.
Encore faut-il souligner que le problème, initialement écologique, se répercute fortement sur la vie socio-économique et sur la santé physique et psychologique des habitants. La désertion des poissons a influé négativement sur l'activité maritime dans la région. Aussi, le nombre de pêcheurs a été divisé par trois au bout de vingt ans, passant de 300 dans les années 90 à 100, actuellement. Les pêcheurs encore actifs sont dans l'obligation d'opter pour d'autres côtes afin d'assurer leur gagne-pain.
La santé des habitants de Monastir est altérée par autant de pollution. L'odeur de l'hydrogène sulfuré provoque bon nombre de maladies, notamment l'insuffisance respiratoire et la migraine. Ceci sans compter la gêne psychologique due à ces odeurs mais aussi à ce divorce forcé entre les habitants et leur environnement. La plage est infréquentable, ce qui contraint les habitants à parcourir des kilomètres pour jouir de la baignade.
D.B.S.


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