Le collectif de défense du martyr Chokri Belaïd a demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre le juge d'instruction chargé du dossier de l'assassinat Besma Khalfaoui a appelé Moez Ben Gharbia à mettre à la disposition de la justice les informations qu'il détient sur l'assassinat du martyr Chokri Belaïd Le collectif de défense du martyr Chokri Belaïd a affirmé, au cours d'une conférence de presse à laquelle était présente Basma Khalfaoui, qu'il a demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre le juge d'instruction chargé du dossier de l'assassinat du célèbre leader de gauche. En effet, ce dernier est accusé d'avoir commis des erreurs inacceptables dans l'instruction du dossier et d'avoir sciemment laissé traîner les choses pour ne pas faire la lumière sur les commanditaires du meurtre de Chokri Belaïd, qui a été assassiné le 6 février 2013. Les soupçons ont commencé lorsque les représentants de la partie civile avaient présenté une demande au juge d'instruction, lui demandant de ré-auditionner certains témoins et parties en rapport avec le meurtre de Chokri Belaïd. Il y aurait plusieurs lacunes et manquements dans le dossier d'instruction du leader assassiné. Des personnes impliquées directement ou indirectement dans la préparation de l'assassinat du leader n'ont ni fait l'objet d'enquête, ni été auditionnés au cours de l'instruction du dossier, reprochent, par ailleurs, les membres de la commission de défense. Les négligences se sont accumulées pour le juge d'instruction au cours des derniers mois. Le collectif de défense du martyr Chokri Belaïd reproche notamment au juge d'instruction d'avoir fait preuve de négligence et de laisser aller quant au suivi des correspondances envoyées au ministère de l'Intérieur et aux opérateurs mobiles afin d'identifier les identités des personnes qui ont appelé plusieurs fois les principaux suspects accusés du meurtre de Chokri Belaid, les jours qui ont précédé son assassinat, alors que leur identification et leur audition par la justice aurait permis de déterminer les principaux commanditaires de l'assassinat de Chokri Belaïd. Le mystère persiste jusqu'à aujourd'hui sur les personnes qui ont commandité le meurtre de l'homme politique à cause du cafouillage caractérisant les différents étapes du déroulement de l'enquête. L'avocat Ali Kalthoum, chargé du dossier, a, à ce propos, critiqué le fait que les résultats réels du rapport d'expertise balistique établi par l'Institut néerlandais de criminologie sur l'arme qui a servi à tuer Chokri Belaïd n'ont toujours pas été dévoilés au public. Il y a lieu de rappeler, à ce propos, qu'une délégation du ministère de l'Intérieur s'était rendue, au mois de mai 2013 aux Pays-Bas pour recueillir le rapport balistique. Bien que les membres de cette délégation aient été auditionnés par la justice, le juge d'instruction nie, aujourd'hui, être en possession des résultats de cette enquête. L'avocat Ali Kalthoum et Mme Basma Khalfaoui s'étonnent, par ailleurs, que les précédents ministres de l'Intérieur, également auditionnés dans le cadre de l'enquête sur la l'assassinat de Chokri Belaïd, aient déclaré qu'ils ignorent ce que comporte le rapport sur le meurtre du militant d'El Watad. La veuve du leader politique assassiné a affirmé avoir adressé une requête au ministre de la Justice afin que ce dernier intervienne pour dissiper les zones d'ombre autour l'assassinat de Chokri Belaïd, et ce, dans la mesure où le ministre de la Justice est la première autorité garante de l'indépendance de la justice, a-t-elle relevé. Elle a, par ailleurs, appelé à la création d'un comité de suivi de l'enquête composé de représentants de la présidence de la République, de la présidence du gouvernement et de l'Assemblée des représentants du peuple et exhorté les partis politiques et la société civile à poursuivre leur engagement pour que la vérité finisse par être dévoilée sur le meurtre du leader politique. Répondant, enfin, à une question sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par le journaliste Moez Ben Gharbia, Mme Basma Khalfaoui a affirmé que depuis l'assassinat du martyr Chokri Belaïd, plusieurs personnes l'avaient contacté par le passé afin de lui dire qu'elles détenaient des informations importantes sur le meurtre du leader politique, ajoutant, que si le journaliste détient des informations sur l'assassinat du militant de gauche, il doit les communiquer à la justice.