On assiste au procès du club avec beaucoup de sous-entendus démagogiques. Comme quoi, le football, comme l'homme, est capable du meilleur comme du pire... Dans un club où les vrais responsables sont minoritaires, les courageux aussi, on se demande quels numéros d'illusionnistes, le grand cirque stadiste va nous réserver dans les jours à venir. Reportée pour quatre fois de suite, la tenue de l'assemblée générale élective est aujourd'hui l'incarnation d'un dérapage incontrôlé. Il ne faut pas caricaturer : certains deviennent les catalyseurs d'une inutile paranoïa et au final le moteur d'une potentielle fébrilité. D'autres, pour avoir fermé les yeux sur tout ce qui se passe, ont tacitement autorisé des scènes intolérables. On oublie l'impératif d'avancer ensemble et tous dans le même sens. On se concentre sur des actes et des faits inspirés de polémiques. On manque de discernement dans l'affirmation de l'autorité requise. On se fourvoie dans des altercations au ras du gazon. Tout cela renvoie une image déplorable qui contribue à fragiliser tout l'édifice. Si autant de défaillances ne sont pas une exclusivité stadiste, les égarements et la mauvaise foi le sont bel et bien. Cela inspire beaucoup d'inquiétude sur la façon dont le club est dirigé et toute l'institution est en danger. Ce n'est pas un blâme, mais c'est un fait historique : le Stade n'est pas encore prêt à finir avec cette fragilité et cette incohérence. Il ne se débarrassera pas, certes, sans dégât de tant d'accumulations et de tant de défaillances. Quelque part, il est condamné «éternellement» à remettre tous ses progrès en question. Faut-il s'habituer aujourd'hui à émettre les mêmes constats et les mêmes causes qui font l'histoire d'un club qui suscite l'espoir un jour, et qui s'écroule le lendemain? Le sport, comme tant d'autres activités, est un repaire de moralité. C'est dire à quel point les dirigeants stadistes n'ont aucune conscience de la réalité. On assiste au procès du club avec beaucoup de sous-entendus démagogiques. Comme quoi, le football, comme l'homme, est capable du meilleur comme du pire. Au bout du système Il ne vient à l'esprit de personne de s'interroger sur les exigences actuelles du club et de mettre en œuvre et correctement sa spécificité sportive. Il a des hommes, des instances, qu'ils soient saisis du sujet, qu'ils y réfléchissent. Le Stade et ses enjeux grandissimes ne peuvent plus être laissés au pouvoir d'un seul homme et d'une poignée de dirigeants qui n'ont pas d'expérience et qui ne connaissent rien au football. Pour trouver les solutions adaptées et pour réhabiliter la crédibilité et l'honneur du club, la priorité serait une vraie réflexion sur la gouvernance du club. Il faut s'interroger sur la place qu'il occupe dans le paysage sportif, sur les rapports entre les différentes parties prenantes, et surtout les hommes influents. Un problème «très stadiste» qu'il faudra bien exorciser une bonne fois pour toutes. Le ST est aujourd'hui au bout du système associatif appliqué au football de haut niveau. Ça ne marche plus, il faut évoluer. Les conflits sont devenus incommensurablement plus importants que les valeurs et les principes sportifs. Quiconque refuse cette nature à la fois collective et personnelle ne peut prétendre discuter football. Au fait, chaque position, chaque réaction ne relèvent pas de simples sentiments, c'est une notion exigeante et combative. Il est temps de défricher plus loin et tendre vers une gestion plus efficiente pour sortir la bonne formule au bon moment et au bon endroit. Pour se réhabiliter, le ST doit apprendre à ne plus vivre sur le même statut, à revendiquer une vraie identité et se garder de penser en termes de situation et d'histoire toujours susceptible aux renversements. On sait qu'il est toujours menacé par la révélation de démon intérieur, qui peut être le doute, la nervosité, l'anxiété, l'inconstance, les états d'âme. C'est pourquoi, nous pensons qu'avoir de bons dirigeants est une chose, avoir un bon club en est une autre. Le portrait d'hommes avec la plus extrême détermination, se vouant sans répit pour leur club et formatés pour la réussite. Un club averti en vaut deux et quelque part l'on espère que les ennuis et les atermoiements du passé serviraient de leçon, ou encore de garde-fou à de nouvelles dérives. Il est évident qu'un nouvel ordre s'impose, ne serait-ce que pour retrouver une lisibilité. Le ST n'a pas plus le choix. Il aura ainsi intérêt à revoir les paramètres de sa vie sportive en termes de potentiel humain et financier. D'une certaine culture de la durée et de la persévérance.