Malgré les tentatives du président par intérim du mouvement, Mohamed Ennaceur, de réconciliser la famille nidaïste, la liste des divergences entre les 31 députés frondeurs et le camp de Hafedh Caïd Essebsi (HCE) semble encore longue. Depuis plusieurs jours déjà, les tractations entre les deux clans font du surplace et la réunion du bureau exécutif promise par Mohamed Ennaceur demain, dimanche 22 novembre, et attendue par les frondeurs, risque de ne pas avoir lieu. «Nous attendons encore que le président du mouvement nous appelle officiellement à cette réunion», nous indique le député Salah Bargaoui. Une réunion qui sera «un tournant décisif» dans l'histoire de Nida Tounès, selon le député Mohamed Troudi. Mais avant d'écrire l'histoire, il faudra que les protagonistes se mettent d'accord sur la manière de l'écrire. C'est en effet sur ce point que la famille nidaïste n'arrive pas à s'entendre. Trois questions devront trouver des réponses d'ici dimanche. D'abord, quelle sera la nature du premier congrès du parti ? Pour la députée Leïla Chettaoui (clan HCE), il est évident que le congrès devra être «constitutif». En gros, cela voudrait dire que les résultats du congrès seront le fruit des décisions prises par le comité constitutif, favorable dans sa majorité écrasante à HCE. Dans le camp d'en face, on défend l'idée d'un congrès «électif». Dans ce cas, ce sont les grands électeurs, plutôt pro-Marzouk, qui vont choisir la direction. Ensuite, qui fera partie du comité d'organisation du congrès et quelle est la liste exhaustive du bureau exécutif ? Là encore, chacun des deux clans tentera de placer les siens afin d'éviter les mauvaises surprises et les coups en dessous de la ceinture et afin d'augmenter ses chances de réussite. Enfin, comment va-t-on gérer le parti d'ici la tenue du congrès que l'on veut avant la fin de l'année ? A l'issue de plusieurs réunions, et à la veille de la date butoir du 22 novembre, aucune de ces questions ne semble avoir été tranchée. Pour compliquer encore la situation, le secrétaire général du parti organise aujourd'hui un grand meeting à Gammarth. Du côté de HCE, on est furieux : «L'initiative de Mohamed Ennaceur était pourtant claire, il faut arrêter les démonstrations publiques jusqu'à ce qu'on aboutisse à un accord», relève Leïla Chettaoui. Entre-temps, les députés frondeurs sont formels: si dimanche, le comité exécutif ne s'est pas réuni, les démissions du bloc parlementaire de Nida Tounès seront remises dès le lendemain.