Les nidaïstes, qu'ils appartiennent au clan Marzouk ou qu'ils soutiennent les thèses de Hafedh Caïd Essebsi, attendent, aujourd'hui, l'issue de la médiation du dernier espoir entreprise par le chef de l'Etat A Nida Tounès où la crise couve depuis plusieurs semaines, les Tunisiens sont, désormais, assurés de découvrir quotidiennement une surprise, une déclaration ou une initiative propres à transformer intégralement la donne prévalant la veille. Dimanche 22 novembre, on a fait circuler, du côté des partisans de Hafedh Caïd Essebsi, que le président de la République Béji Caïd Essebsi allait entreprendre, hier, lundi 23 novembre, la dernière médiation qualifiée d'ailleurs de la médiation du dernier espoir, «pour rassembler les frères ennemis et leur ordonner d'enterrer leurs différends dans l'objectif de sauver la barque et d'éviter que le parti se scinde en deux se réclamant des mêmes idéaux». Malheureusement, il n'en fut rien, hier, et les deux clans campent toujours sur leurs positions initiales, Marzouk et ses partisans considèrent que l'initiative présidentielle attendue et dont le contenu a été révélé par le député Khaled Chaouket (appartenant au camp de Hafedh Caïd Essebsi), sur les colonnes du journal Assabah Al Ousbouii, n'apporte rien de nouveau «puisqu'elle fait siennes les décisions prises lors de la réunion de Djerba», comme le confie à La Presse Lazher Akremi, membre du bureau exécutif de Nida Tounès et ancien ministre chargé des relations avec l'Assemblée des représentants du peuple auquel Habib Essid, chef du gouvernement, n'a toujours pas déniché un remplaçant. Il précise : «Aujourd'hui (hier) lundi 23 novembre, les députés démissionnaires du bloc parlementaire nidaïstes (au nombre de 33 puisque Moncef Sellami s'y est joint) ont réactivé leur démission et on peut dire qu'il existe maintenant deux groupes parlementaires au sein du palais du Bardo se réclamant de Nida Tounès. Le premier est composé des 33 députés démissionnaires. Le second est formé des 53 autres députés élus sur les listes du parti». On décidera demain de l'avenir du parti Les dés étant jetés définitivement, l'on se demande à quand l'annonce du nouveau parti que les 33 députés démissionnaires et les responsables les soutenant menacent de créer ? «Pour le moment, rien n'est décidé. La question est en gestation. Nous attendons les résultats auxquels aboutira la réunion prévue demain, mercredi 25 novembre, entre les députés démissionnaires qui forment désormais le deuxième bloc parlementaire nidaïste et les autres dirigeants du parti en vue de décider de l'action à entreprendre pour l'avenir», révèle Lazhar Akremi. Une révélation qui rejoint les déclarations de Mohsen Marzouk sur Mosaïque FM. En effet, le secrétaire général de Nida Tounès a martelé, à plusieurs reprises, que ses partisans sont toujours attachés à leurs positions et que l'idée d'un deuxième parti nidaïste n'est pas à l'ordre du jour. Attend-il ce qu'il adviendra de la possible intervention, aujourd'hui, mardi 24 novembre, du président Béji Caïd Essebsi qui va, semble-t-il, faire part, selon certaines indiscrétions, d'une autre initiative dont le contenu est différent de ce qu'a révélé Khaled Chaouket. On apprend, dans cet ordre d'idées, que Béji Caïd Essebsi pourrait avancer les trois propositions suivantes. D'abord, le report de la date de l'organisation du congrès dans la mesure où il est devenu pratiquement impossible qu'il puisse se tenir fin décembre prochain. Ensuite, ouvrir la voie à davantage de concertations entre les deux clans en conflit. Enfin, le congrès tant attendu serait à la fois constitutif et électif et, dans ce cas, les congressistes qui y participeront seront choisis selon la règle du fifty-fifty. Ce qui revient à dire que les quelque 900 ou 1.000 congressistes proviendront à parts égales des structures actuelles, d'une part, et des élections qui seront organisées à l'échelle régionale et locale, d'autre part. Il est à relever que le président Béji Caïd Essebsi et Mohamed Ennaceur, président par intérim de Nida Tounès et président de l'ARP, penchent vers cette solution (50% contre 50%) qu'on présente comme une solution consensuelle. Le suspense se poursuit donc et l'épilogue de la crise est reporté chaque jour au lendemain. Wait and see !