Le tapis de Kairouan, polychrome, doit beaucoup à l'influence turque de la période beylicale. Il a été introduit en 1830 par Kamla, la fille du gouverneur turc de la ville. Il comprend en général un champ central de forme hexagonale et des bandes d'encadrement où alternent motifs géométriques et floraux. Et dans la cité d'Okba qui a des traditions bien ancrées dans le tissage du tapis, il existe environ 30.000 artisanes, dont 15.350 disposent de cartes professionnelles. D'ailleurs, c'est un art qui se transmet de mère en fille. Néanmoins, on a enregistré, durant ces dernières années, une baisse de 10% par rapport à la production des années 1990-2000. Cette baisse est due essentiellement à l'augmentation des prix de la matière première, à l'exploitation des artisanes par des intermédiaires peu scrupuleux et à des problèmes de commercialisation et d'écoulement de la production surtout avec la baisse des arrivées touristiques. C'est pour toutes ces raisons et dans le but de promouvoir le tapis kairouanais, dont la perfection géométrique des dessins et les motifs décoratifs de tapis «Alloucha» aux tons doux et naturels, que le gouvernorat de Kairouan a décidé de ressusciter le festival national du tapis qui n'a pas eu lieu depuis quelques années. Ainsi, il est programmé pour le mois de mars 2016.