Le nombre des signalements enregistrés par les délégués de l'enfance est passé de 101 à 289 par an au cours des cinq dernières années qui ont suivi la révolution. Les chiffres qui viennent d'être présentés par l'Observatoire de l'information, de la formation, de documentation et d'études pour la protection de l'enfant sont effarants: au cours des cinq années qui ont suivi la révolution, le nombre des enfants qui ont été exploités sexuellement a augmenté. En effet, le nombre des signalements enregistrés par les délégués de l'enfance est passé de 101 à 289 par an. L'avenir n'est pas toujours rose pour les enfants âgés de cinq ans, dont la vie peut à tout moment basculer, en devenant la proie d' individus aux desseins inavouables. C'est en milieu scolaire ainsi que dans les structures de prise en charge des enfants sans soutien familial que le plus grand nombre de cas d'enfants et d'adolescents victimes d'attouchements sexuels a été enregistré. Vulnérables, fragilisés et sans soutien familial, les enfants pris en charge par les structures de l'Etat peuvent se trouver exposés à l'harcèlement physique à l'intérieur ou à l'extérieur de l'établissement. Idem, dans les structures de la petite enfance (crèche, kotteb...) et les établissements éducatifs, où les enfants et les écoliers peuvent également être victimes d'un éducateur qui se prête à des gestes et des attouchements touchant à l'intégrité physique de l'enfant. Récemment, dans le gouvernorat de Médenine, à Djerba, des parents ont porté plainte contre un instituteur pour harcèlement sexuel. Les enfants ne sont pas seulement victimes d'harcèlement physique, mais également de violence. En 2014, 2.000 enfants ont été exposés à des agressions physiques au sein de leur entourage. Les plus exposés sont les enfants de la rue qui sont non seulement exploités par les membres de leur entourage pour mendier dans la rue et rapporter de l'argent à la famille, mais ils font, par ailleurs, l'objet d'agression physique et de violence verbale s'ils n'ont pas « bien travaillé » au cours de la journée. Malgré l'existence du Code de protection de l'enfance qui été élaboré et adopté pour mettre en place un cadre juridique et social pour la protection des enfants en Tunisie, ces derniers continuent à être victimes d'agressions et de violence physique et verbale. Le nombre élevé des tentatives de suicide ces dernières années reflète aujourd'hui le mal-être de cette frange fragile de la société.