Le gouvernorat de Kairouan a entamé, le 2 août, les travaux de restauration et de rénovation des locaux mis à disposition par l'Agence tunisienne de la formation professionnelle afin d'abriter le Centre régional de l'Ecole de la deuxième chance. Les questions scolaires, qui suscitent un vif intérêt dans l'opinion publique, sont généralement développées dans les médias et concernent notamment le contenu des programmes, les méthodes d'enseignement, l'assiduité des enseignants, les grèves à répétition, l'infrastructure des établissements éducatifs et le décrochage scolaire. Si on prend l'exemple de l'abandon scolaire dans le gouvernorat de Kairouan, on constate que ce fléau ne cesse d'augmenter à tel point que la région détient, de nos jours, le taux le plus élevé à l'échelle nationale, à savoir 33,8%. Et les délégations les plus touchées sont Bouhajla (46,3%) et El Ala (43,3%). En effet, malgré la stratégie nationale de prévention et de lutte contre l'abandon et l'échec scolaires, la gratuité de l'enseignement public et les nombreux programmes d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes, de nombreux élèves du gouvernorat de Kairouan surtout en milieu rural, quittent chaque année l'école primaire et les cycles secondaires pour de multiples raisons, dont les problèmes familiaux, la pauvreté, l'éloignement des établissements scolaires, les dangers rencontrés par les élèves en parcourant des dizaines de kilomètres à pied, l'échec scolaire, et les problèmes d'ordre psychologique. C'est pourquoi l'Ecole de la deuxième chance, un projet tuniso-britannique avec l'appui de l'Unicef, va permettre de réhabiliter les nombreux élèves décrocheurs, âgés entre 12 et 18 ans, afin de leur permettre de suivre un parcours de formation et d'accès à la vie professionnelle. Et c'est dans ce contexte que le gouvernorat de Kairouan a entamé, le 2 août 2021, les travaux de restauration et de rénovation des locaux mis à disposition par l'Agence tunisienne de la formation professionnelle afin d'abriter le Centre régional de l'Ecole de la deuxième chance qui sera opérationnelle dans sept mois. C'est ainsi qu'une enveloppe d'1.350.000D a été consacrée à ces travaux afin que les locaux puissent abriter dans les meilleures conditions ce projet éducatif au profit des jeunes ayant quitté l'école à un âge précoce. Ainsi, ces décrocheurs (aux environs de 3.200 par an) pourront accéder à des matières très intéressantes, dont l'acquisition des compétences, l'informatique, les mathématiques, les langues et l'insertion à la vie professionnelle qui reposera sur les bases d'une formation initiale devant les aider à définir et à choisir leur métier du futur ou à réintégrer le système éducatif. Des efforts seront fournis auprès de ces adolescents afin de leur offrir un accompagnement personnalisé incluant les aspects psychologiques, sociaux et éducatifs. En effet, beaucoup de ces jeunes, qui ont déjà subi des violences physiques et morales, appartiennent à des familles en situation socioéconomique défavorisée et laissées-pour-compte.